L'endettement des ménages a atteint 68,4% de leur revenu disponible en 2006

L'Insee et la Banque de France soulignent le niveau historique de l'endettement des ménages, qui reste toutefois inférieur à celui constaté dans d'autres pays comparables. Après le changement de la législation fiscale, les retraits des PEL ont été massifs, approchant 24 milliards d'euros en 2006. Et pour la première fois depuis 1999, la dette financière brute de l'Etat a diminué.

Le niveau d'endettement des ménages français n'en finit pas de grimper. Il a atteint un nouveau record historique en 2006, avec une dette qui a représenté plus des deux tiers de leur revenu disponible, selon les comptes financiers de la nation publiés ce mardi. Fin 2006, leur taux d'endettement a atteint "un nouveau record au regard de leur revenu disponible brut, à 68,4%, après 64,1% fin 2005", relève cette étude conjointe de l'Insee et de la Banque de France.

"Ces niveaux demeurent toutefois sensiblement inférieurs à ceux de la zone euro, du Royaume-Uni ou des Etats-Unis", nuance-t-elle. Les ménages ont continué à s'endetter à un "rythme soutenu" l'an dernier, "tout en accumulant des actifs financiers, notamment en assurance-vie", souligne l'étude.

La dette des ménages a augmenté de 11,3% en 2006 (après 11,2% en 2005), en particulier les prêts à l'habitat, en hausse de 15% l'an dernier, malgré le relèvement des taux d'intérêt appliqués aux nouveaux emprunts. Les crédits nouveaux moins les remboursements, qui concernent essentiellement l'habitat, s'élèvent à 84 milliards d'euros, après 72,5 milliards en 2005.

Outre les crédits, les ménages continuent d'accumuler des actifs financiers, notamment des contrats en assurance-vie, qui ont attiré 88,8 milliards d'euros de flux de placements en 2006 (82 milliards en 2005). Cette augmentation s'explique notamment par des "retraits massifs" sur les plans d'épargne logement (PEL) (-23,9 milliards d'euros) à la suite de la modification du régime fiscal de ces derniers.

Les ménages se sont par ailleurs remis à acheter des titres d'organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM), préférant la détention indirecte d'actions cotées à leur détention directe, indique l'étude. Ils ont réduit leurs dépôts, dont le flux net retombe à 17,6 milliards d'euros (34,7 milliards en 2005). En revanche, le flux net de placements à vue (livrets A, livrets bleus ...) "retrouve son niveau de 2004" (24,3 milliards d'euros après 14,8 milliards en 2005), après deux relèvements successifs de la rémunération de ces livrets.

Du côté des entreprises, le flux d'endettement des sociétés non financières connaît lui aussi une poussée à 63,9 milliards d'euros (39,1 milliards en 2005). "L'encours de la dette des sociétés non financières, rapporté à leur valeur ajoutée, s'élève à 109,7% fin 2006, après 107,4% fin 2005, se rapprochant du point haut de fin mars 2002", indique l'étude.

Les administrations publiques ont quant à elles vu s'alléger leur besoin de financement en 2006 (-46,4 milliards d'euros après -51,5 milliards en 2005), principalement en raison de la réduction du besoin de financement de l'Etat (-47,5 milliards d'euros après -52,4 milliards) et de l'augmentation de la capacité de financement des organismes divers d'administration centrale.

"Pour la première fois depuis 1999", la dette financière brute de l'Etat a diminué, revenant à 990,3 milliards d'euros fin 2006 contre 1.023,3 milliards un an plus tôt, grâce aux recettes de privatisations et aux changements intervenus dans la gestion de la trésorerie, note l'étude. En revanche, le besoin de financement des administrations de sécurité sociale s'est creusé (-5,6 milliards d'euros après -2,6 milliards en 2005).

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