La Suède va supprimer les impôts foncier et sur la fortune

Le gouvernement de Fredrik Reinfeldt vient de faire voter la suppression de l'impôt foncier et de celui sur la fortune. Il s'agit notamment d'attirer les investisseurs. Une réforme facilitée par l'excellente situation financière du pays.

La Suède, pays parmi les plus taxés au monde, est en train d'opérer une volte-face remarquable. Le parlement a voté ce lundi en faveur de la suppression de l'impôt foncier et de l'impôt sur la fortune, proposée au printemps par le gouvernement. La suppression de ces impôts figurait au programme électoral de la coalition gouvernementale de centre-droit qui a détrôné les sociaux-démocrates aux dernières élections législatives en 2006.

L'abolition de l'impôt foncier, annoncée le 3 avril, entrera en vigueur dès ce 1er janvier 2008. Pour compenser le manque à gagner pour les finances publiques (16,3 milliards de couronnes suédoises annuellement, soit 1,72 milliard d'euros), cet impôt sera remplacé par une taxe communale dont le montant maximal a été fixé à 6.000 couronnes par foyer (635 euros).

Du côté de l'impôt sur la fortune, la suppression de cette imposition, en vigueur depuis 1947, vise à attirer les investisseurs en capital risque, ce qui favoriserait la croissance des entreprises et l'emploi, selon le gouvernement qui avait fait de l'emploi son cheval de bataille lors de la campagne législative de 2006. Lors de l'annonce de la décision de le supprimer, le 28 mars, le gouvernement de Fredrik Reinfeldt avait fait valoir que sur les trente pays membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), seuls cinq pays (Espagne, France, Norvège, Suède et Suisse) prélevaient encore un impôt sur la fortune.

En 2006, l'ISF suédois avait permis à l'Etat de dégager environ 5,9 milliards de couronnes (625 millions d'euros). Environ 284.279 personnes sur 9 millions d'habitants étaient assujetties à cet impôt. La mesure sera compensée en partie par une réduction du montant maximum exonéré d'impôts que les personnes peuvent investir dans des fonds de pension privés.

En décidant cette réforme radicale, le gouvernement Reinfeldt prend un risque mesuré en matière de finances publiques. Le pays est en excédent public (au sens de Maastricht) depuis de longues années. Selon l'OCDE, le solde positif des administrations publiques doit atteindre 2,9% du PIB cette année, avant de grimper à 3,1% du PIB en 2008 et 2009.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.