Nouveau ralentissement de la productivité aux Etats-Unis

La productivité du secteur non-agricole a ralenti à 2,1% sur l'ensemble de l'année 2006 contre 2,3 % en 2005. Les coûts unitaires du travail ont ralenti, outre-Atlantique, à +1,7% au quatrième trimestre.

Des mouvements quelque peu erratiques. La productivité a de nouveau ralenti l'an dernier aux Etats-Unis, malgré la bonne performance enregistrée au dernier trimestre, a indiqué ce mercredi le département du Travail, l'équivalent américain du ministère de l'Emploi en France. La productivité du secteur non-agricole a ralenti à 2,1% sur l'ensemble de l'année 2006 alors qu'elle avait atteint 0,2 point de plus en 2005 à 2,3%. Même si le chiffre en soi n'est pas mauvais il fait apparaître le rythme le plus faible enregistré depuis 1997, notent les analystes.

Depuis le pic de 4,1% observé en 2002, la productivité n'a cessé de ralentir chaque année aux Etats-Unis. A tel point qu'on est pratiquement revenu l'an dernier au rythme moyen de 2% observé au cours de la décennie 1990-2000, font remarquer les experts du département du Travail américain.

Pour leur part, les économistes soulignent notamment que la hausse de la productivité est l'un des facteurs qui a permis l'élévation du niveau de vie aux Etats-Unis. "Une meilleure productivité" mais dans le même temps, une progression des coûts unitaires du travail "peu encourageante", relève pour sa part Marie-Pierre Ripert, économiste chez IXIS Corporate et Investment bank.

La décélération de 2006 s'est produite malgré un fort quatrième trimestre, période pendant laquelle la productivité a accéléré de 3% en rythme annuel, le niveau le plus élevé depuis le début de l'année. Ce qui a constitué une bonne surprise pour les analystes qui tablaient sur une hausse de 2% au quatrième trimestre. Selon les experts, la hausse de la productivité du quatrième trimestre est due au fait que les salariés ont beaucoup plus produit alors que parallèlement, le recours à la main d'oeuvre ralentissait. La production a progressé de 4,2% (après +1,9%) tandis que les heures travaillées augmentaient de 1,2% (après +0,2%).

De leur côté, les coûts unitaires du travail ont ralenti à +1,7% au quatrième trimestre, contre +3,2% au trimestre précédent. Leur évolution est suivie de près par la banque centrale qui craint qu'elle ne fasse accélérer l'inflation. Sur l'ensemble de l'année, le ralentissement de la productivité s'explique par un phénomène inverse: la production a très peu accéléré (+3,9% après +3,8%) et les heures travaillées ont progressé de 1,7% après +1,5% l'année précédente.

Les coûts unitaires du travail en revanche ont bondi: +3,2% en 2006 (contre +2% en 2005), ce qui marque la progression la plus rapide depuis 2000. Pour ce qui est de l'industrie, la productivité a accéléré à +2,4% au quatrième trimestre (après +0,1% au trimestre précédent). Pour l'ensemble de l'année, la productivité a ralenti à 3,9% après 4,7% en 2005.

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