Vivendi aurait refusé une émission obligataire à Eurazéo

De nouvelles rumeurs de discussions ont réapparu entre le fonds français et le groupe de média et de télécoms. Les intéressés refusent de commenter. Il s'agit de la troisième manifestation d'intérêt d'un fonds d'investissement en un an.

Que s'est-il discuté entre le fonds français Eurazéo et le groupe de médias et de télécoms Vivendi ? Seule certitude, en dépit des "no comment" officiels des intéressés : les dirigeants des deux parties se sont bien rencontrés et n'ont pu se mettre d'accord sur une entrée du fonds au capital de la maison-mère de Canal Plus, Universal Music et SFR.

Selon "La Lettre de L'Expansion" parue lundi, Jean-René Fourtou, le président du conseil de surveillance, et Jean-Bernard Lévy, le président du directoire, ont reçu ensemble Patrick Sayer, le patron d'Eurazéo pour lui signifier que "Vivendi ne souhaitait pas, pour une question de bonne gouvernance, diluer son actionnariat et n'avait pas besoin d'argent frais." Eurazeo aurait proposé de souscrire à une émission obligataire de 4 milliards d'euros, donnant accès à 10% du capital de Vivendi, qui capitalise au cours actuel 33 milliards d'euros.

Dans son édition du 20 février, le Figaro affirmait que Vivendi avait décliné une proposition d'Eurazéo de prendre une participation de 10% à 15%, sans préciser s'il s'agissait d'achats de titres sur le marché, d'une augmentation de capital ou d'obligations convertibles.

Eurazéo n'est pas le premier fonds d'investissement à s'intéresser à Vivendi, que les analystes présentent comme une cible de LBO (rachat par endettement) depuis dix-huit mois. En novembre dernier, Vivendi avait refusé une offre de reprise "amicale" d'environ 40 milliards d'euros du fonds américain KKR, affirmant que les discussions n'avaient pu aboutir sur une proposition, faute de pouvoir offrir une prime satisfaisante aux actionnaires.

En mai dernier, les dirigeants de Vivendi avaient rejeté avec énergie une offre considérée comme inamicale et peu sérieuse venant du fonds, Sebastian Holdings, à 33,50 euros par action, financée à hauteur de 19 milliards par Deutsche Bank et Bank of America et prévoyant des cessions d'actifs. Ce fonds, contrôlé par l'investisseur américano-norvégien Alexander Vik, avait ramassé il y a tout juste un an, courant mars 2006, quelques pourcentages du capital de Vivendi (plus de 1% en direct et 4% au total par prêts de titres).

Sebastian Holdings n'a plus fait parler de lui depuis le mois de juin. Toutefois, selon Vivendi, le fonds détient toujours 1,18% du capital à fin janvier 2007. En un an, l'action Vivendi a gagné 12%, près de deux fois mieux que le CAC 40. Le titre perd 1,8% à 28,78 euros lundi à la mi-séance, comme l'indice parisien. Ces nouvelles rumeurs interviennent deux jours avant la présentation des résultats annuels de Vivendi.

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