E.ON met 41 milliards d'euros sur la table pour emporter Endesa

Le groupe d'énergie allemand, seul en lice pour racheter l'électricien espagnol, veut constituer un acteur majeur du secteur de l'énergie au niveau mondial. Il lui reste encore à convaincre les actionnaires espagnols d'Endesa, attachés à l'indépendance de leur groupe.

Ce sera finalement 41 milliards d'euros: le groupe allemand E.ON a relevé vendredi soir le montant de son offre sur l'espagnol Endesa. Après le retrait de la course, jeudi soir, de Gas Natural, la voie semble désormais libre pour la plus grosse fusion européenne dans le secteur de l'énergie.

Avec sa dernière offre, E.ON propose désormais 38,75 euros par action de l'électricien Endesa, contre 34,50 euros jusqu'ici. La valorisation globale de l'Espagnol passe ainsi de 36 à 41 milliards.

E.ON est donc désormais seul en lice pour le rachat d'Endesa, après l'abandon de l'espagnol Gas Natural. Ce dernier ne voulait pas offrir plus de 30 euros par action. Mais le groupe allemand doit encore convaincre les actionnaires d'Endesa de lui apporter leurs titres.

Présentant son projet samedi lors d'une conférence de presse, Wulf Bernotat, le patron d'E.ON, a défendu le nouveau prix proposé comme étant particulièrement attractif pour les actionnaires de sa cible. Il offre en effet "une prime de 109% par rapport au prix enregistré le 2 septembre 2005", soit juste avant le début de la bataille pour Endesa.

Reste que tous les actionnaires ne sont pas encore forcément convaincus. Une indication importante pourrait être donnée dès ce lundi, avec un conseil d'administration de la banque espagnole Caja Madrid, qui est le deuxième actionnaire d'Endesa avec 9,9% de son capital. Selon la presse espagnole, la banque devrait très probablement se prononcer en faveur d'une cession de cette participation, qui lui rapportera une plus-value considérable de quelque 2,3 milliards d'euros.

Il sera sans doute plus difficile à E.ON de convaincre le premier actionnaire d'Endesa, le groupe de BTP espagnol Acciona. Propriétaire de 21% de l'électricien, Acciona se veut un défenseur farouche de son indépendance, et continue à affirmer qu'Endesa peut rester seul.

Acciona a toutefois reconnu qu'il serait prêt à vendre sa participation si E.ON emporte par ailleurs plus de 50% des actions d'Endesa, ne voulant pas rester minoritaire dans un groupe contrôlé par un autre acteur du marché.

Alors que le conseil d'administration d'Endesa se réunit mardi pour se prononcer sur la nouvelle offre de l'Allemand, ce dernier a voulu donner des garanties pour séduire les Espagnols. Selon Wulf Bernotat, Endesa conservera "son identité, son autonomie et son intégrité", son "centre de gravité" demeurant à Madrid.

Plus globalement, le patron d'E.ON a mis hier en avant le fait que la combinaison des deux groupes en fera un acteur international de premier plan, mieux placé "pour négocier avec les producteurs d'énergies primaires dans le monde", et donc pour assurer une plus grande sécurité d'approvisionnement.

Cette opération interviendrait de fait dans un contexte de restructuration du secteur européen de l'énergie. Les deux principaux producteurs néerlandais d'électricité ont par exemple décidé la semaine dernière de fusionner. Et en France, Suez et Gaz de France tentent depuis un an de faire de même.

Regroupés, E.ON et Endesa auraient une capitalisation boursière d'environ 110 milliards d'euros et un chiffre d'affaires dépassant les 74 milliards d'euros (sur la base des chiffres 2005). E.ON, qui est surtout présent en Europe centrale et du Nord, ainsi qu'en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, se renforcerait avec Endesa dans le sud de l'Europe et en Amérique latine.

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