L'Inserm perd la tête

Le directeur général de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale, Christian Bréchot, a démissionné. Cette démission a été acceptée par la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Valérie Pécresse.

Après 7 ans passés à la tête de l'Inserm, Christian Bréchot a choisit de quitter ses fonctions de directeur général de l'institut national de la santé et de la recherche médicale. Spécialiste renommé des hépatites, le Pr Bréchot avait été nommé le 14 février 2001, en Conseil des ministres, à la tête de cet établissement public à caractère scientifique et technologique, placé sous la tutelle des ministères de la Recherche et de la Santé.

Cette démission a été acceptée par Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche. Dans un communiqué, la ministre remercie le démissionnaire "de son engagement et du travail accompli et prend acte de sa volonté de retrouver une entière liberté pour répondre au contentieux qui l'oppose à la société Metagenex". Le communiqué ajoute que en estimant que cette démission "permettra de préserver au mieux les intérêts de l'Inserm

Le quotidien Le Monde, avait longuement évoqué au cours de l'été une affaire complexe de brevet portant sur un test de dépistage précoce des cancers, qui oppose Patrizia Paterlini-Bréchot, directrice de l'unité de recherche 807 de l'Inserm et épouse de Christian Bréchot, à la société privée Metagenex, chargée de développer la commercialisation du test. Le ministère de la Recherche avait déclaré en juillet qu'une mission conjointe avec le ministère de la Santé, lancée à ce sujet, visait notamment à "formuler toute suggestion concernant la déontologie et la prévention des conflits d'intérêts en matière de transfert et d'exploitation de brevets déposés par des organismes publics".

Christian Bréchot a réfuté dans un communiqué de l'Inserm les accusations de conflit d'intérêts dont il fait l'objet.
"Je suis convaincu qu'au-delà de ce cas particulier, les manquements graves aux bonnes pratiques et à l'éthique risquent de nuire à toutes les actions mises en oeuvre pour rapprocher les chercheurs et les partenaires industriels", écrit-il, ajoutant que "ce problème est emblématique de ceux qui se poseront dans les années à venir concernant le transfert des connaissances de la recherche à la médecine et les dangers potentiels de la médecine +prédictive".

Créé en 1964 et doté d'un budget de 612 millions d'euros en 2007, l'Inserm a pour mission l'étude de la santé humaine en facilitant les échanges entre recherche fondamentale, recherche clinique, thérapeutique ou diagnostique, sans oublier les questions de santé publique. L'Institut, constitué de 339 unités de recherche de tailles variées souvent insérées au sein d'hôpitaux ou d'universités, emploie un total de 13.000 personnes dont 6.500 salariés Inserm (chercheurs, ingénieurs, techniciens..), auxquels s'ajoutent notamment des étudiants.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.