Opep : les spéculations sur une hausse de la production s'intensifient

Alors que la majorité des douze pays membres du cartel s'est prononcée pour un statu quo, le chef de file, le saoudien Ali al-Nouaïmi, reste silencieux, alimentant les spéculations sur une possible augmentation de la production.

Les spéculations s'intensifiaient quelques heures avant la réunion de l'Opep à Vienne, sur un éventuel geste du cartel envers les pays consommateurs, même si la majorité des pays membres s'est prononcée pour le statu quo.

Alors que la majorité des 12 pays membres du cartel s'est prononcée pour un statu quo, le chef de file du cartel, le saoudien Ali al-Nouaïmi, est resté silencieux depuis son arrivée à Vienne, alimentant les spéculations sur une possible augmentation de production, sachant que les prix pétroliers sont proches de leurs records.

Plusieurs analystes vont jusqu'à chiffrer une éventuelle hausse, à l'instar de Vera de Ladoucette, de Cambridge Energy Reseach Associate: "on parle d'une augmentation de 500.000 barils par jour", a-t-elle déclaré. "La conjonction de prix élevés et d'un ralentissement économique fait que les pays de l'Opep n'ont pas envie de se retrouver désignés comme les responsables d'une récession, ce qui plaide en faveur d'une augmentation de la production", a-t-elle expliqué.

"Nous devons prendre soin des pays consommateurs comme ils prennent soin de nous", a pour sa part déclaré le ministre du Pétrole du Koweït, Mohammed Abdullah al-Olaim.

Ce lundi , le baril de brut a bondi à 78,47 dollars à New York. Les cours du brut étaient également en hausse ce mardi dans les échanges électroniques cotés en Asie, non loin de leur record du mois d'août. A 2h50 (GMT), le baril de "light sweet crude" pour livraison en octobre prenait 41 cents à 77,90 dollars le baril. Les cours du Brent de la mer du Nord gimpaient également à 75,76 dollars le baril, en hausse de 26 cents par rapport à son cours à New York lundi soir.

Si le pris se maintient à un tel niveau, cela pourrait heurter l'économie mondiale, qui fait déjà face à la crise financière la plus sévère depuis cinq ans. L'économie américaine multiplie les signes de faiblesse, en particulier sur le front de l'emploi.

Mais les membres du cartel n'ont pas oublié la crise asiatique il y a dix ans quand ils avaient augmenté leur production avant de voir les prix s'effrondrer jusqu'à 10 dollars le baril en 1999. "Si le ralentissement économique se confirmait, cela pèserait sur la croissance de la demande et les pays de l'Opep feront attention à ne pas précipiter une chute brutale des prix en augmentant de façon trop importante la production", fait valoir Vera de Ladoucette.

"Que se passera-t-il si j'augmente la production (de brut) et que personne ne l'achète?", faisait ainsi remarquer dimanche le ministre du pétrole qatari, Abdullah bin Hamad al-Attiyah. "Nous pensons qu'il n'y a pas besoin d'augmenter la production", "au moins jusqu'en décembre", a notamment déclaré le vénézuélien Rafael Ramirez lundi.

"L'Arabie saoudite est la clé de la décision" et "écoutera avec attention" les Etats-Unis et l'Europe, résume l'analyste pétrolier indépendant John Hall. L'Arabie saoudite, premier producteur de pétrole au monde, est le seul membre de l'Opep à disposer d'une capacité de production excédentaire significative.

Une légère augmentation du plafond officiel de production des 10 membres du cartel soumis au système des quotas (l'Irak et l'Angola en sont exclus) pourrait, s'il avait lieu, faire figure de "geste psychologique" à destination des pays consommateurs.

Cela pourrait "légitimer une situation de fait, dans la mesure où la production de l'Opep-10 excède déjà d'environ 900.000 barils par jour" son objectif officiel de 25,8 millions de barils par jour, souligne Vera de Ladoucette.

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