Cinq médecins interpellent les candidats sur le tabac, la route, l'obésité et l'alcool

Les questions de santé publique et de sécurité sanitaire s'invitent dans la campagne électorale. A quelques jours du 1er février, date à laquelle il sera interdit de fumer dans les entreprises, cinq médecins auteurs d'un rapport sur la prévention à l'origine de la loi Evin de 1991 sur le tabac et l'alcool interpellent les candidats avec seize questions.

Les professeurs Claude Got, Gérard Dubois, François Grémy, Albert Hirsch, Maurice Tubiana proposent d'augmenter de 10% par an le prix du paquet de cigarettes, d'interdire toute publicité télévisée faisant la promotion de l'alimentation industrialisée (grasse et sucrée), jugée "nuisible". Parmi les 16 questions argumentées adressées aux candidats et accessibles sur le Net (www.securite-sanitaire.org) et dont les résultats seront publiés en ligne à partir de mi-février figure aussi la création d'une taxation et un vrai bonus/malus dissuasif à l'achat pour les voitures grosses consommatrices de carburant.

Les "sages" défendent également le principe de référendums d'initiative populaire en matière de sécurité sanitaire.
"Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne (article 3 de la déclaration universelle des droits de l'homme)", rappellent en préambule les cinq professeurs, dont Libération a publié aujourd'hui un long texte initial.

"Il faut interdire toute publicité télévisée et par affichage assurant la promotion de l'alimentation industrialisée et avoir un étiquetage informatif n'exigeant pas de calculs complexes" et "améliorer la reconnaissance des enfants en surpoids et les aider ainsi que leur famille à maîtriser ce risque", écrivent-ils.

Ils prônent l'interdiction dans les publicité et défilés de mode de mannequins d'une maigreur "dangereuse". Pour l'alcool, un retour à un encadrement strict de la publicité, la mention du nombre de grammes d'alcool pur sur chaque contenant et la suppression du conseil de modération et de prévention sont recommandées. Les diagnostics amiante doivent selon eux être mis à la disposition de tous sur le Net, tant pour les bâtiments privés que publics.

En termes de sécurité routière, après la diminution de la mortalité sur les routes de 40% au cours des cinq dernières années (contre 3% au cours des cinq années précédant mai 2002), ils recommandent d'agir sur les véhicules. Aussi suggèrent-ils l'adoption unilatérale par la France d'un texte réglementaire bridant la vitesse des véhicules à la construction. Cela permettrait de voir si un pays peut se substituer aux défaillances de l'Europe en matière de sécurité.


Les fumeurs hors la loi dans les entreprises le 1er février 2007
INTERDICTIONS
L'interdiction de fumer sera effective dans tous les lieux fermés et couverts qui accueillent du public ou qui constituent des lieux de travail, dans les moyens de transport collectif, dans les espaces non couverts (cours de récréation) des écoles, collèges et lycées publics et privés, ainsi que des établissements destinés à l'accueil, à la formation et à l'hébergement des mineurs. Elle entrera en vigueur près d'un an plus tard, au 1er janvier 2008, dans les "débits permanents de boissons à consommer sur place, casinos, cercles de jeu, débits de tabac, discothèques, hôtels et restaurants".
AMENAGEMENTS
Les entreprises peuvent aménager des "emplacements réservés", qui sont des "salles closes, affectées à la consommation du tabac, et dans lesquelles aucune prestation de service n'est délivrée". Ces salles doivent être "équipées d'un dispositif d'extraction d'air par ventilation mécanique", "ne pas constituer un lieu de passage", présenter "une superficie au plus égale à 20% de la superficie totale de l'établissement", sans "dépasser 35 m2", et être munies de fermetures automatiques. Le projet d'aménagement devra être soumis au comité d'hygiène et de sécurité ou, à défaut, aux délégués du personnel et au médecin du travail.
AMENDES
Une amende forfaitaire de 68 euros sanctionnera les fumeurs contrevenant à l'interdiction. Le montant de l'amende sera porté à 135 euros pour les responsables des établissements n'ayant pas mis en place la signalisation prévue, ayant mis à disposition des fumeurs "un emplacement non conforme" ou ayant favorisé la violation de l'interdiction

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