Le très actif hedge fund britannique TCI Fund Management demande le démantèlement du géant bancaire néerlandais ABN Amro qu'il juge notoirement sous-évalué. Le fond alternatif estime qu'ABN devrait examiner toutes les options en vue d'une fusion, d'une cession ou d'une scission de certains de ses actifs, voire de l'ensemble de ses activités, dans une lettre adressée à la première banque des Pays-Bas.

"Nous pensons que cette stratégie créerait non seulement une valeur significative pour les actionnaires mais aussi servirait au mieux les intérêts de tous les dépositaires qui, sinon, pâtiraient à long terme d'un déclin structurel de la compétitivité d'ABN Amro", ajoute le fonds dans ce courrier dont Reuters a obtenu une copie. ABN Amro a indiqué n'avoir pas encore reçu cette lettre mais être au courant de son contenu.

TCI fait valoir dans sa lettre que l'action du groupe bancaire a peu évolué depuis la nomination en mai 2000 de l'actuel directeur général du groupe Rijkman Groenink, alors que l'indice bancaire a gagné 44% dans le même temps. Le conseil d'administration a présenté plusieurs stratégies de restructuration ces six dernières années qui étaient censées accélérer la croissance des bénéfices qui aurait été reflétée par une hausse du cours de l'action, souligne TCI, ajourtant que en 2006, la banque s'est à nouveau engagée à réduire les coûts et il n'y est, pour l'heure, pas parvenu.

Conclusion de TCI: la récente acquisition de Banca Antonveneta à un prix très élevé n'a pas non plus permis de créer la valeur promise aux actionnaires et a amené le marché à dévaluer le prix de l'action ABN Amro pour refléter sa préoccupation vis-à-vis de la stratégie d'acquisitions du conseil d'administration.

Conséquence immédiate de cette injonction: l'action ABN Amro a grimpé de 5,75% à 27,41 euros à la bourse d'Amsterdam.