Le fonds TPG s'intéresserait à son tour à Iberia

Texas Pacific Group, tout en s'intéressant à Alitalia, préparerait comme alternative une offre sur une autre compagnie aérienne, l'espagnole Iberia. Cette dernière est déjà détenue à 10% par British Airways qui pourrait elle aussi bouger. Tout comme l'allemand Lufthansa qui a confirmé qu'elle regarde le dossier, comme la Tribune l'avait révélé le 22 février dernier.

L'action de la compagnie aérienne espagnole Iberia continue à voler de record en record. Elle progresse ce lundi de plus 3% aux alentours des quatre euros par titre. Selon différentes sources, le fonds de capital-investissement Texas Pacific Group (TPG) envisage de formuler une offre sur Iberia TPG a aussi officiellement exprimé une "manifestation d'intérêt" pour une autre compagnie aérienne, Alitalia. Le fonds américain ne voudrait en reprendre qu'une des deux.

Iberia a assuré vendredi n'avoir discuté avec aucun repreneur potentiel, à la suite d'un article d'El Pais affirmant que Texas Pacific, British Airways, Lufthansa et un fonds espagnol dont il n'a pas cité le nom étaient intéressés par une prise de contrôle de la compagnie. British Airways, qui détient 10% du capital de la compagnie aérienne espagnole, a annoncé dimanche envisager toutes les possibilités pour Iberia. Texas Pacific n'a jusqu'ici fait aucun commentaire.

Décidément, le secteuer aérien intéresse TPG. Le fonds, qui gère environ 30 milliards de dollars d'actifs, fait aussi partie d'un consortium piloté par la banque australienne Macquarie qui cherche à reprendre la compagnie australienne Qantas pour 8,7 milliards de dollars (6,56 milliards d'euros). Cette offre nécessite un taux d'approbation de 90% pour aboutir mais un important actionnaire de Qantas a fait savoir la semaine dernière qu'il voterait contre la proposition.

Depuis sa création en 1992, Texas Pacific a déjà investi dans plusieurs compagnies aériennes dont l'américaine Continental Airlines. Le fondateur de Texas Pacific, David Bonderman, est aussi président de la compagnie à bas coûts Ryanair.

TPG s'est aussi intéressé à l'activité de restauration aérienne, le catering, mais il a vendu ses dernières parts dans le groupe spécialisé Gate Gourmet début mars après avoir géré la société pendant quatre années, une période marquée notamment par des conflits sociaux et une menace de dépôt de bilan.

Ce qui est sûr aujourd'hui, c'est qu'Iberia suscite les appétits. La grande compagnie aérienne Lufthansa a certes démenti les informations de El Pais selon lesquelles elle aurait demandé des informations à sa concurrente hispanique Iberia sur la situation financière de cette dernière en vue d'une éventuelle offre de rachat.

Mais dans le même temps, le directeur financier du transporteur germanique, Stephan Gemkow, expliquait que dès lors que le dossier Iberia circule, il est de la responsabilité de la direction de la Lufthansa de le regarder. Tout en expliquant que le prix actuel - avec toutes ces rumeurs, l'action Iberia atteint des niveaux record - ne facilite pas un éventuel accord.

En tout cas, la compagnie aérienne espagnole a indiqué mercredi dernier qu'elle était prête à un rapprochement avec une autre compagnie. "Iberia n'exclut pas la possibilité d'étudier tout accord qui serait bon pour la société, ses actionnaires et ses salariés, même s'il redit qu'il n'y a actuellement aucune offre de ce type pouvant être derrière les mouvements de son cours de Bourse", affirmait Iberia dans un communiqué.

"Le conseil d'administration, lors de sa réunion du 26 février 2007, a pris note de l'intérêt du marché et a expressément autorisé le président à transmettre des informations à de potentiels investisseurs", précisait le communiqué transmis à l'autorité espagnole des marchés. "En raison de la dérégulation du secteur, pour laquelle le début de l'accord "ciel ouvert" entre l'UE et les Etats-Unis marque un pas important, l'avenir des compagnies aériennes de réseau passe par un processus de consolidation dans lequel Iberia pourrait jouer un rôle important", estimait la compagnie espagnole.

Selon les informations révélées par La Tribune (le 22 février), la compagnie aérienne allemande Lufthansa et Iberia sont bien en discussion pour étudier la faisabilité d'un rapprochement. Cela pourrait passer par l'acquisition de tout ou partie d'Iberia par Lufthansa, qui a déjà racheté Swiss en 2005. Le transporteur allemand est l'un des rares à pouvoir s'offrir Iberia, aujourd'hui valorisé à près de 3 milliards d'euros. En cas de succès, cette opération créerait un nouveau leader européen avec un trafic d'une centaine de millions de passagers, loin devant Air France-KLM (70 millions environ).

Cherchant à s'adosser à un grand groupe européen, Iberia regrette l'inertie de British Airways, son partenaire depuis huit ans, aussi actionnaire à hauteur de 10 %. Si cette opération avec Lufthansa se concrétisait, la compagnie britannique perdrait un allié très performant et risquerait d'être marginalisée dans le processus de consolidation du ciel européen. Pas sûr donc que British Airways reste inactif, tout comme Air France-KLM, où certains sont partisans de courtiser Iberia.

British Airways "n'est pas dans la même situation que d'autres compagnies", déclarait fin février le président d'Iberia, Fernando Conte. "Nous avons franchi un pas avec l'entrée de British Airways dans Iberia, mais il y a de nombreux autres pas potentiels à franchir", avait-il concédé.

Les analystes s'attendent en tout cas à ce que l'accord de coopération entre Europe et Etats-Unis, dit "ciel ouvert", libère la voie à une fusion. Des traders ont fait état de rumeurs de marché sur une OPA de Lufthansa au prix de 3,90 euros par action...un prix que le cours Iberia a désormais dépassé.

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