Plus forte chute depuis dix ans de la Bourse de Shanghai

Les marchés de Shanghai et Shenzhen plongent de 9 % en quelques heures. En cause la mise en place par le gouvernement d'une "task force" destinée à reprendre en main la frénésie spéculative sur ces places.

Début d'année (du cochon) difficile pour la Bourse de Shanghai: les mesures que tentent de mettre en place les autorités chinoises afin de freiner la frénésie spéculative ont créé hier un début de panique sur les principaux marchés boursiers de République Populaire. L'indice reflétant les fluctuations des actions des trois cents plus importantes sociétés cotées sur les places de Shanghaï et Shenzhen a vu son niveau plonger de 9,2 % sur la seule journée du mardi 27 février. En quelques heures l'équivalent de 80 milliards d'euros de capitalisation sont ainsi parti en fumée. Du jamais vu au cours des dix dernières années!

Le mouvement a été général, touchant aussi bien le géant immobilier China Vanke que l'opérateur China United Telecommunications: sur ces trois cents "blue chips" chinoises, près de deux cent cinquante ou vu leurs actions plonger de 10 % - la limite à la baisse autorisée avant que leurs échanges ne soient suspendus. La seule place de Shanghai s'est écroulée de 9 % à 2.771,79 points, une chute qu'elle n'avait pas connue depuis début 1997.

Depuis des années, Pékin essaie de contrôler le développement de ses marchés boursiers - afin de leur permettre d'absorber le flux de privatisations auquel procède le régime socialiste - tout en se gardant de provoquer un krach par une reprise en main trop vigoureuse. Cette fois l'alerte est venue de l'annonce par le Conseil d'Etat de la mise en place d'une "task force" toute entière dédiée au contrôle des émissions d'action non autorisées par les sociétés chinoises ainsi qu'à la surveillance d'opérations illégales sur le marché, rapporte l'agence Bloomberg.

Début février déjà, les propos du vice-président Congrès National du Peuple, qui a prévenu que le gouvernement devait faire attention à l'apparition de "bulles" sur les marchés boursiers nationaux. L'indice de référence du marché chinois avait alors essuyé sa plus lourde perte hebdomadaire (-7 %) en cinq ans.

Ces tentatives de contrôle de la spéculation font l'effet d'une bombe sur les marchés boursiers dont la valeur a doublé en l'espace d'un an. C'est la suppression des titres non échangeables des groupes chinois et aux trois quarts détenus par l'Etat, qui avait donné le coup d'envoi au "boom" du marché chinois l'an dernier.

Lors de la (re)naissance des marchés de capitaux en Chine, en 1992, les autorités centrales avaient imposé que des portions de toutes les entreprises ne soient pas négociables sur le marché. Depuis, plus de la moitié des sociétés cotées ont transformé ces titres "étatiques" en les introduisant peu à peu en Bourse.

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