Le MoDem, courtisé par le PS, n'est pas en situation de jouer les arbitres

Les appels du pied des socialistes se multiplient ce lundi matin à l'égard du MoDem de François Bayrou. De son côté, Jean-Pierre Raffarin plaide pour que l'UMP tende la main au responsable centriste.

D'ici le second tour des législatives, le parti de François Bayrou devrait tomber du côté où il penche, à gauche. Les appels du pied des socialistes se multiplient d'ailleurs ce lundi matin. Mais le MoDem (Mouvement démocrate), qui aurait bien aimé jouer les arbitres entre la droite et la gauche, voit sa marge de manoeuvre très réduite et ne pourra peser sur le scrutin que dans quelques circonscriptions.

Le Mouvement démocrate de François Bayrou a pourtant affirmé lundi matin qu'il n'avait eu "aucun contact" avec le PS et réaffirmé sa volonté d'"examiner" la situation politique issue du premier tour des législatives, au "cas par cas". Interrogé par l'AFP, après la proposition de Ségolène Royal de prendre contact avec François Bayrou dans la perspective du second tour, le MoDem s'est refusé à tout commentaire. "Il n'y a eu aucun contact", a-t-on ajouté de même source.

Ségolène Royal a cependant réaffirmé dans la matinée avoir téléphoné à François Bayrou et lui avoir laissé un message, pour discuter du second tour des législatives.

De son côté, le premier secrétaire du PS, François Hollande, a appelé lundi les électeurs de François Bayrou à soutenir les candidatures de gauche au deuxième tour du scrutin législatif. "J'en appelle à ses électeurs, c'est normal, qui veulent du pluralisme, de l'impartialité de l'Etat, qui ne sont pas de gauche mais qui ne sont pas de droite (...) Je ne m'adresse pas au candidat, je m'adresse notamment aux électeurs", a-t-il précisé sur France Inter. "Face à une droite qui a fait son rassemblement, y compris jusqu'à l'extrême droite, il faut qu'il y ait un rassemblement de toute la gauche et de tous les républicains", a-t-il insisté.

En fin de matinée, lundi, François Hollande a appelé implicitement devant la presse les électeurs de gauche à se reporter sur les candidats du MoDem au second tour des législatives là où la gauche a été éliminée dimanche, en leur demandant de "favoriser le pluralisme".

Et le porte-parole du PS, Julien Dray, a assuré lundi que son parti ne ferait pas "barrage" aux candidats du MoDem de François Bayrou dans certaines circonscriptions au second tour des élections législatives, afin de "créer toutes les conditions d'un parlement pluraliste". "On est dans une logique où il y a une machine qui est lancée, et c'est cette machine qui est en train de dominer l'ensemble du système institutionnel. Il faut être attentif à créer des contre-pouvoirs, des contre-équilibres, et une représentativité de la diversité de la vie politique française", a-t-il déclaré sur Europe 1.

En sens inverse, l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a appelé lundi l'UMP à "tendre la main" à François Bayrou, pour le second tour des législatives afin de remporter des "duels difficiles" contre la gauche. "Il faut, vis-à-vis du centre, avoir une attitude positive. Si ce n'était que moi, nous en discuterions tous ensemble, il faut tendre la main au centre puisqu'il faut s'élargir", a-t-il insisté sur France 2. Selon lui, l'UMP doit éviter de "se replier sur lui-même". "François Bayrou a eu des choix stratégiques qui n'étaient pas les bons, mais je suis toujours pour qu'on tende la main. Quand on gagne, on tend la main", a-t-il fait valoir.

"Nous avons un certain nombre de duels difficiles à gagner. Il faut nous mobiliser pour gagner ces duels. Je pense que nous devons battre Arnaud Montebourg en Saône-et-Loire (...) Nous avons une série de circonscriptions dans lesquelles nous appelons nos électeurs à se mobiliser, pas simplement pour gagner à l'UMP mais aussi pour faire en sorte que l'UMP soit représentative de cette France qui veut bouger", a-t-il poursuivi.

Bras droit de François Bayrou, Marielle de Sarnez, candidate du Mouvement Démocrate éliminée dimanche dans la 11ème circonscription de Paris, ne donnera pour sa part "pas de consigne de vote" pour le second tour opposant un Vert à une UMP, mais invite ses électeurs à "la défense du pluralisme", a-t-elle annoncé dans un communiqué lundi. "Les électeurs qui ont choisi les candidats du Mouvement Démocrate l'ont fait parce que nous étions indépendants et responsables. Je les considère, eux aussi, comme responsables et indépendants", a annoncé Marielle de Sarnez, qui a recueilli 18,37% des voix au premier tour. "Je sais qu'ils exerceront leur jugement pour choisir leur futur député en fonction des deux critères qui me paraissent les plus justes: la personnalité des candidats et la défense du pluralisme", a ajouté la parlementaire européenne.

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