Ils l'ont fait ! ! !

L'équipe de France de rugby a battu en quarts de finale les All Blacks samedi 20 à 18, signant une des plus grandes performances de son histoire. Les Bleus de Bernard Laporte accèdent à la demi-finale de la Coupe du monde et affronteront l'Angleterre au Stade de France.

Trente survivants rentreront de Cardiff aujourd'hui. Guerriers, les Bleus ne voulaient pas tomber en quart de finale de ce qui devait être leur Coupe du monde, encore moins loin de leurs terres. Et dès leur entrée sur le terrain, on a deviné que cette équipe n'avait plus rien à voir avec celle qui avait affronté l'Argentine en match d'ouverture un mois plus tôt. On les a senti sereins, la rage au ventre, prêts à mourir au combat. L'esprit de 1999 a soufflé sur le Millennium, c'est certain.

Les Blacks, hier soir, les Bleus n'en avaient plus peur et n'ont pas hésité à venir les défier pendant le haka, les yeux dans les yeux, pour finir à quelques centimètres à peine au point de sentir le souffle de ces ogres néo-zélandais. Mais les yeux, les hommes de Bernard Laporte ne les ont justement pas baissés, et leur tête, ils l'ont gardé bien haute. De quoi nous donner des frissons et sentir qu'il pouvait se passer quelque chose, comme un peu plus tôt dans l'après-midi quand l'Angleterre, pitoyable en phase de poule, a sorti, contre toutes attentes, l'Australie, prétendante au titre.

Alors bien sûr, quand à la 4e minute de jeu, Betsen est sorti groggy après un K.O, on s'est alors mis à douter. Et si c'était un mauvais signe ? Et si, et si, et si ? Sur le terrain, les partenaires de Raphaël Ibañez, eux, ne se sont pas posés de questions. Même menés 13-3 à la mi-temps, on les sentait capables de créer l'exploit. Et au fur et à mesure de la seconde période, profitant d'un carton jaune infligé à McAllister, ils sont parvenus à mettre la pression sur les Blacks, les faire douter. Et c'était encore pire pour les partenaires de Richie McCaw qui perdaient coup sur coup Dan Carter, blessé au mollet, puis leur ouvreur remplaçant, Evans. Dans leurs regards en tribunes, leurs regards trahissaient toute la pression, leurs inquiétudes.

La baraka a choisi son camp, celui du XV de France. On en veut pour preuve le poteau rentrant de Beauxis. L'espoir est vraiment né après l'essai de Dusautoir. Tout un symbole quand on sait qu'il n'était même pas dans la liste des 30 au départ, rappelé par Bernard Laporte pour pallier au forfait d'Elvis Vermeulen. Poussé par le 16e homme qui entonnait une assourdissante Marseillaise, les Bleus se sont sentis pousser des ailes pour finalement prendre le contrôle du match à la 70e minute du match. Jauzion, bien servi à l'intérieur par Michalak, fraîchement rentré et auteur d'une magnifique percée, allait en terre promise.

A partir de là, les dix minutes restantes ont semblé une éternité. On s'est crispé, on a trépigné, on était à la limite de l'asphyxie. Côté français comme côté néo-zélandais, les regards étaient graves et en disaient long sur ce que chacun était en train de vivre. Les Bleus touchaient du doigt ce que l'on pourrait presque qualifier de miracle, les Blacks craignaient un cataclysme, eux qui semblaient invincibles.

Et la délivrance est arrivée ! Les larmes aussi... La France, vainqueur 20-18, sera bien au rendez-vous des demi-finales au Stade de France samedi prochain pour un crunch qui s'annonce des plus croustillants. Avec des Bleus qui auront à coeur de prendre leur revanche sur 2003. Maintenant, tout est possible. On ne peut s'empêcher de repenser aux footballeurs en 1998. Décidément.

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