Le chômage a poursuivi sa décrue en avril

Le nombre des chômeurs à fin avril marque une nouvelle baisse de 1,2% par rapport au mois précédent. Le nombre des demandeurs d'emploi s'établit à 2.011.300 personnes. Un collectif de chercheurs et scientifiques conteste la publication mensuelle des chiffres du chômage.

Le nombre des demandeurs d'emploi en catégorie 1 est en baisse de 1,2% fin avril, selon les chiffres publiés ce soir par le ministère du l'Economie, des finances et de l'emploi. Le nombre des chômeurs s'établit désormais à 2.011.300 personnes, soit 25.300 chômeurs de moins que le mois précédent. Le taux de chômage s'établit fin avril à 8,2% de la population active, contre 8,3% fin mars.

Le chômage des femmes a décru de 1,3% d'un mois sur l'autre, légèrement plus que celui des hommes qui baisse pour sa part de 1,2%. Le nombre de jeunes demandeurs d'emploi diminue pour sa part de 1,7%.

Sur un an, c'est-à-dire entre le mois d'avril 2006 et avril 2007, le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie 1 est en décrue de 11%. Sur cette même période, toutes les catégories d'âge et de sexe marquent une décroissance de leurs effectifs. C'est vrai pour le chômage des jeunes hommes (- 25 ans) en retrait de 12,4%, comme pour celui des jeunes chômeuses (- 8,8%). Toujours sur un an, le nombre des demandeurs d'emploi de plus de cinquante ans est en baisse de 11,2%, établissant leur nombre fin avril à 300.900 personnes. La décrue du chômage, entamée depuis deux ans, se confirme donc en avril.

Faut-il pour autant, publier tous les mois, les chiffres du chômage? C'est la question que se sont posée des chercheurs, économistes et statisticiens en début de semaine lors des "Etats généraux des chiffres du chômage et de la précarité", organisés par le collectif ACDC (Les autres chiffres du chômage), des syndicats du ministère de l'Emploi, de l'Insee et de l'ANPE, et des associations de chômeurs (AC!, MNCP).

Cette pratique, mise en oeuvre depuis plusieurs décennies, génèrerait selon eux, un "psychodrame" mensuel qui, de surcroît, ne rend pas compte de la réalité du monde du travail.

Mieux vaudrait "se concentrer sur les statistiques trimestrielles de l'enquête Emploi de l'Insee", estime Esther Duflo, économiste au Massachusetts Institute of Technology. D'autant que "l'attention portée à ce chiffre tous les mois conduit les hommes politiques à décider des actions qui vont avoir un effet immédiat, même s'ils savent que ce ne sont pas les bonnes politiques", poursuit l'économiste américaine.

Les chiffres du chômage publiés mensuellement sont issus des demandeurs d'emplois inscrits à l'ANPE, tandis que l'enquête Emploi de l'Insee repose sur des entretiens avec 75.000 Français, sur la base de la définition du taux de chômage du Bureau international du Travail. "Le taux de chômage est un indicateur de moins en moins pertinent pour juger de l'efficacité du marché de l'emploi", a renchéri Raymond Torrès, économiste à l'OCDE, soulignant "une porosité croissante entre le chômage et d'autres catégories", comme les Rmistes ou les personnes en invalidité. "Il faut aller vers un concept de non emploi plus large que celui du chômage, pour pouvoir mesurer la précarité et la pauvreté dans l'emploi", a-t-il estimé, citant "les travailleurs pauvres et le déclassement salarial" comme des "indicateurs qui seraient utiles".

Selon Thomas Coutrot, du collectif ACDC, "la réticence des cabinets ministériels à faire évoluer le calcul du chômage" tient au fait que "les ministres n'ont pas envie d'être jugés sur la hausse des indicateurs de précarité, quelques mois après avoir fait baisser ceux du chômage".

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