Malgré un premier tour qui ne laissait rien entrevoir, la gauche a gagné son pari. A l'issue de ce second tour des législatives, l'UMP perd cinq députés pour n'en dénombrer plus que onze contre treize pour le PS, un divers gauche et un MoDem. Au total, les électeurs bretons, venus aux urnes pour 64,7% d'entre eux, ont voté socialiste à 48,31% contre 47,97% pour la majorité présidentielle.

Pour les Côtes d'Armor, rien de changé. Avec quatre députés PS sur cinq, le département confirme son ancrage à gauche. Le Morbihan, de son côté, réaffirme son penchant à droite en élisant cinq députés UMP dans six circonscriptions.

Malgré tout, à Ploërmel, Loïc Bouvard, doyen de l'Assemblée nationale, ne doit sa victoire qu'à 455 voix d'avance. Françoise Olivier-Coupeau, seule élue PS du département, y enregistre le plus haut score avec 55,27% des voix.

Aussi la surprise bretonne vient-elle essentiellement du Finistère et de l'Ille-et-Vilaine. Dans ce dernier, l'UMP détenait cinq sièges sur sept. Elle n'en possède désormais plus que deux, celui de Vitré, où Pierre Méhaignerie a été élu dès le premier tour, et celui de Saint-Malo. Elle perd Redon, ancien fief d'Alain Madelin, Rennes-Montfort et Fougères qui a élu dimanche soir le seul député MoDem breton, Thierry Benoît, qui bat son adversaire UMP avec 55,09% des voix.

Dans le Finistère, même inversion de la couleur départementale. Le PS y détient désormais cinq sièges sur huit. Et confirme les analyses politiques d'après le second tour de l'élection présidentielle: en Bretagne, deux tiers des votes centristes s'étaient reportés sur Ségolène Royal. Vu comment les candidats de la majorité, pourtant parfois en ballottage largement favorable, ont été malmenés dimanche soir, il semble que cela ait été encore le cas.