Morgan Stanley fait moins bien que prévu. Pour son troisième trimestre clos au 31 août, la banque d'affaires américaine a rapporté en tout début d'après-midi une baisse de 7% de son bénéfice net, à 1,47 milliard de dollars. Soit 1,38 dollar par action, là où les analystes interrogés par Bloomberg tablaient en moyenne sur 1,55 dollar.

Son produit net bancaire a quant à lui progressé de 13%, à 8 milliards de dollars, tiré par les performances de la banque d'investissement, des activités de courtage et de la gestion d'actifs dont les revenus progressent de respectivement 45%, 23% et 61%.

En revanche, dans ses activités de marché de capitaux, la banque a fait état d'une perte de 940 millions de dollars dans ses placements de dette. "Cette perte reflète le manque de liquidité créé par les conditions actuelles de marché", explique Morgan Stanley. En raison de la crise des "subprime" (crédit immobilier à risque) et de ses conséquences sur le marché du crédit, la banque explique avoir été contrainte de procéder à des provisions pour dépréciation sur une partie de son portefeuille de crédit et d'engagements.

"C'est décevant, commente un analyste américain cité par Reuters. Quand Morgan Stanley a des revenus de trading inférieurs aux attentes, c'est le signe qu'il y a de vrais problèmes dans le marché". Hier, son compatriote Lehman Brothers avait annoncé un bénéfice net en baisse limitée à 3%. Ces résultats trimestriels, meilleurs qu'anticipé par les analystes, avaient rassuré le marché et donné un coup de fouet aux valeurs financières. Avant les premiers échanges à New York, le titre Morgan Stanley était réservé à la baisse.