PSA Peugeot Citroën mise sur l'innovation pour relancer ses marques

Christian Streiff, PDG du groupe automobile, confirme que la réduction des coûts est "incontournable". Mais il annonce aussi un effort marqué d'innovation, ayant la volonté de présenter 41 nouveaux modèles d'ici 2010.

Réduire les coûts et innover, deux maîtres-mots aujourd'hui chez PSA Peugeot Citroën. Le PDG du groupe automobile, Christian Streiff, a souligné ce mercredi que la réduction des coûts est "une tâche incontournable sans laquelle il n'y aurait pas de rebond", devant l'assemblée générale des actionnaires. "Si nous voulons croître dans les prochaines années, nous devons d'abord être compétitifs", a déclaré Christian Streiff. "L'obsession de la productivité ne doit souffrir aucune exception dans l'entreprise. Chaque site, chaque direction, chaque service met en place son programme de réduction de ses frais fixes", a-t-il dit.

Il a expliqué que le plan d'action Cap 2010, qui vient d'être lancé, vise notamment à réduire de 30% les frais de structure généraux d'ici 2010. PSA veut aussi accélérer les économies sur les achats avec une baisse de 6% par an contre 4 à 4,5% actuellement. Le constructeur va développer ses achats au niveau mondial alors qu'aujourd'hui 88% des pièces de série proviennent de cinq pays européens.

Le PDG de PSA a aussi noté que "les effectifs vont être en baisse dans le prochaines années", en rappelant le plan de 4.800 départs volontaires cette année. La réduction de coûts est "une voie très étroite", a-t-il expliqué, et PSA "devait éviter deux extrêmes" et en premier lieu "l'inconscience totale". Cela aurait consisté à "ne pas dire à toutes les équipes (que) la situation n'est pas critique, mais grave et sérieuse, c'est à dire que nous sommes aujourd'hui à la limite du rouge dans les comptes de l'automobile et que nous devons en ressortir extrêmement vite". "Il faut prendre conscience qu'il y a urgence", a-t-il ajouté.

"L'autre grave erreur serait de dire : on arrête tout, on taille à la serpe dans l'ensemble de nos effectifs et on fait de la restructuration", a-t-il poursuivi. Pour lui, cela "aurait bloqué les mécanismes de développement et l'enthousiasme pour lancer les nouveaux modèles". S'exprimant auparavant devant la presse sur l'éventualité d'une fermeture d'usine, il a affirmé qu'on "ne peut jamais exclure complètement" une telle hypothèse et qu'"il ne faut jamais dire jamais". Mais "on cherche à la fois à éviter le plan social massif et éviter de casser les capacités avec un risque un jour d'avoir à reconstruire beeucoup plus cher que ce qu'on a gagné en les cassant", a-t-il insisté.

Dans un entretien accordé au quotidien Les Echos, ce mercredi matin, le président du directoire du constructeur automobile avait détaillé la stratégie mise en place pour que sa firme renoue avec la croissance. Innover, telle semble aussi être la stratégie de PSA pour enrayer la morosité de ses résultats. Christian Streiff envisage ainsi de lancer 41 nouveaux modèles d'ici 2010. C'est six de plus que ce que prévoyait initialement le constructeur.

Par ailleurs, Christian Streiff a déclaré devant l'assemblée générale que "la société Peugeot SA" était "tout à fait en état de verser à ses actionnaires son dividende", étant restée "largement bénéficiaire" en 2006. Le résultat net de Peugeot SA était de 747,7 millions d'euros en 2006, en baisse par rapport aux 905 millions d'euros de 2005, a rappelé le président du directoire de PSA devant les actionnaires. Il a aussi rappelé que le bénéfice du groupe PSA Peugeot Citroën avait été de 176 millions d'euros en 2006 contre 1,029 milliard un an plus tôt.

Devant la presse, il a justifié la proposition de maintenir le dividende à 1,35 euro par le souci de ne pas donner "un signal erroné". "Accroître le dividende ou commencer à le réduire" aurait été "un signal erroné", selon lui, et cela aurait été un signal "encore plus mauvais" de "supprimer le dividende pour une année". L'asssemblée générale des actionnaires a adopté à 99,73% la proposition de dividende de 1,35 euro par action, soit le versement total de 317 millions d'euros.

Enfin, concernant Faurecia, filiale de PSA, la "restructuration" au sein de l'équipementier automobile ainsi que le transfert de productions vers des pays à bas coûts sont "en route", a indiqué Christian Streiff. "Nous allons transformer Faurecia en entreprise croissante et rentable", a-t-il assuré, ajoutant que "les plans d'action se mettent en place à l'heure actuelle". Faurecia doit mener dans les trois ans qui viennent "un travail très lourd de restructuration, en particulier aux Etats-Unis et dans la division sièges", a-t-il dit.

Il a expliqué que "des contrats ont été pris dans des conditions extrêmement difficiles qui sont à perte à l'heure actuelle", et qu'il faut un "travail de restructuration pour se remettre à flot". Pour Christian Streiff, "il faut aller au bout de ce travail pour redonner à Faurecia la valeur qu'elle a". Il a cité comme atout de l'équipementier sa "palette de clientèle équilibrée" et "des positions de leadership ou en passe de le devenir" dans ses quatre grands métiers.

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