Nouveau bras de fer entre Rachida Dati et les magistrats

La mutation "forcée" du procureur général d'Agen, Bernard Blais intervient un mois après la convocation du vice-procureur de Nancy au ministère de la justice pour lui demander des comptes.

A croire que la nouvelle Garde des Sceaux, Rachida Dati aime à se rendre impopulaire. Elle a en tout cas déclenché une nouvelle fois l'ire des magistrats avec la mutation "forcée" du procureur général d'Agen, Bernard Blais. Le porte-parole de la Chancellerie, Guillaume Didier, a expliqué qu'il était en poste à Agen depuis 1994 et que "13 ans, c'est une durée excessive à la tête d'une cour".

Les syndicats de la magistrature dénoncent en outre des "pressions" sur d'autres confrères. Le premier président de la cour d'appel, René Salomon, a saisi le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) sur le cas du procureur général.

Rachida Dati a même réussi l'exploit involontaire de réunir dans un même communiqué commun, les deux syndicats rivaux de la profession, l'Union syndicale des magistrats (USM) et le Syndicat de la magistrature (SM, davantage marqué à gauche) qui dénoncent "une véritable tentative de caporalisation des magistrats du parquet" par la Chancellerie.

C'est donc un nouveau coup de froid entre la place Vendôme et les magistrats, un mois après la polémique suscitée par la convocation du vice-procureur de Nancy Philippe Nativel, au ministère la justice pour lui demander des comptes sur sa volonté d'indépendance, greffier à l'appui.

Parmi les soupçons qui pèsent sur Rachida Dati, celui de vouloir, par ces mutations forcées, dégager des places afin d'y promouvoir des femmes et d'avancer ainsi vers une parité qu'elle a appelée de ses voeux. Sans avoir précisé si elle voulait ou non l'imposer par la manière forte.

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