Le mariage entre Safran et Thales n'aura bel et bien pas lieu. Evoqué depuis plusieurs mois, le projet de fusion entre les deux groupes d'aéronautique et de défense a été écarté à son tour par le PDG de Thales, Denis Ranque, dans un entretien accordé au quotidien Les Echos de ce mercredi. Le 12 novembre dernier, Jean-Paul Herteman, le président du directoire de Safran, avait déjà confié à La Tribune qu'il n'y avait pas de projet de rapprochement avec Thales, ni de discussions avec l'équipementier aéronautique Zodiac.

Ce mercredi, le pdg de Thales estime que "les conditions ne sont pas réunies aujourd'hui pour que les deux entreprises initient un tel projet." Les conditions de marché "ne sont pas suffisamment sûres pour les actionnaires de Thales", ajoute-t-il. Pour le dirigeant du groupe d'électronique de défense, la faiblesse du dollar a en particulier joué un rôle dans cette décision.

Cette conjoncture difficile a en partie effrayé les grands actionnaires des deux groupes, notamment l'Etat qui détient 30,4% dans Safran et 27,2% dans Thales. La fusion des deux entreprises, qui aurait permis de créer un nouveau géant français de l'aéronautique, aurait également pu venir concurrencer l'européen EADS dans le secteur clé de la défense.

Si le projet d'un rapprochement entre Thales et Safran n'est plus d'actualité, Denis Ranque affirme en revanche que son groupe va renforcer ses coopérations avec l'italien Finmeccanica.

Les marchés ne semblaient pas très favorables au mariage entre Thales et Safran. Le titre Thales figure parmi les plus fortes progressions ce mercredi à la Bourse de Paris à 40,25 euros (5,17%). A l'inverse, Safran plonge de 8,53% à 13,50 euros.