Quand l'affiche fait son cinéma

C'est la première image d'un film: l'affiche de cinéma est un objet de collection. Comme le 7ème art, elle dépend de la mode, de la production, de la qualité artistique. Moteur...

Discret mais florissant: le marché des affiches de cinéma est peu connu mais très actif, puisque, rien qu'à Paris, on dénombre une dizaine de galeries dédiées, autant de ventes aux enchères chaque année et de multiples propositions sur les sites marchands du Web.

Des différentes expressions de l'art de l'affiche, le cinéma est une des plus recherchées, d'autant que le marché s'est largement mondialisé. Les Américains, Australiens, Japonais et Italiens, qui sont les plus grands amateurs, viennent souvent se fournir en France où les prix restent raisonnables.

Les spécialistes sont à la recherche d'affiches anciennes originales, à ne pas confondre avec les copies, les tirages ultérieurs ou les posters. Après 1960, la technique de l'impression a privilégié l'offset au détriment de la lithographie, la plus appréciée car déjà en usage à la fin du XIXème siècle. D'ailleurs ce n'est pas seulement le tirage qui fait le prix d'une affiche, mais sa rareté, son état de conservation et son authenticité.

Face au foisonnement des affiches, très nombreuses et souvent déclinées (format, couleur, langue...), les collectionneurs se focalisent sur un acteur, un réalisateur, une époque, un style de film, quand la majorité des acheteurs n'y trouvent qu'un intérêt décoratif. SAVOIR: Tout ce qui date d'avant 1914 est rare et souvent abîmé. De même, les affiches originales concernant certains acteurs (Charlie Chaplin, Greta Garbo, Rudolph Valentino, Marlène Dietrich, Marilyn Monroe...) ou certains films culte (Tarzan, La grande illusion, Quai des Brumes, James Bond,...) sont des plus rares. Les prix dépassent les 250 euros, souvent beaucoup plus. Reste que 90% des affiches actuellement sur le marché n'atteignent pas les 100 euros, de quoi acheter selon ses goûts, car une affiche de cinéma est rarement un placement, mais une passion liée à une certaine connaissance du sujet.

A noter également que parfois il existe plusieurs modèles d'affiches pour un même film. Ainsi pour "La belle et la bête", le dessin très réaliste représentant les deux acteurs se négocie autour de 1.500 euros, celui plus artistique sur fond de brume cote près de 8.000 euros.

Toute déchirure ou pliure influe sur le prix, c'est pourquoi la plupart des belles affiches sont présentées entoilées, pour les rendre moins fragiles. De même, les amateurs roulent leurs images et ne les exposent jamais en plein soleil.

ACHETER: Eviter les affiches récentes, reproductibles donc très nombreuses et souvent sans aucune prétention artistique. Les seules affiches actuelles qui peuvent faire l'objet de prix plus élevés (au dessus de 150 euros) sont celles qui concernent des films interdits, à scandale ou dont l'image présente une erreur de fabrication, par exemple un acteur qui n'est pas au générique.

Les films des années 1970 sont très à la mode, notamment ceux avec Steve Mac Queen, certains James Bond, ceux de la nouvelle vague, des réalistes italiens, ceux avec Audrey Hepburn ou Grace Kelly ou certains blockbusters. Un original de "Bullit", du "Parrain" , d' "A bout de souffle" ou de "Vacances Romaines" trouve preneur autour de 1.000 euros.

Plus chères (1.500 euros environ) sont les affiches des films plus anciens, désormais des classiques: "La bête humaine", "Marius" ou "Casque d'or", et encore plus onéreuses (5 à 20.000 euros) celles d'avant la première guerre. On est encore loin du record mondial: 690.000 dollars pour une des dix affiches encore connues de "Métropolis", dessin de Werner Graul, 1927, imprimé par Delko.

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