Après plus de 40 années passées à la tête du Théâtre de Gennevilliers (92), l'ère Bernard Sobel, peuplée de toute la matière des théâtres du XIXè et XXè siècles, fait place à une autre. Celle du quadra Pascal Rambert, un agitateur aussi, et très touche à tout. Le nouveau patron de cette institution (Pascal Rambert a été nommé en juin 2006) a pour credo culturel d'offrir les scènes du bâtiment aux allures berlinoises des années 1930 à l'art contemporain sous toute ses formes.

Pas seulement le théâtre donc, mais aussi le cinéma/vidéo, la danse, la lecture ou encore l'art plastique, le travail de répétition en public, les concerts et autres ateliers d'écriture. Et puis il en fait un lieu de vie avec des espaces rénovés sous la baguette de l'architecte Patrick Bouchain dominés par la couleur blanche, traversée par des rouges intenses.

Certains endroits sont même chamboulés, côté accueil par exemple, pour être ouverts à tous et surtout à la population environnante. Yann Kersalé a conçu de nouvelles lumières et Daniel Buren a inventé une signalétique efficace avec des flèches lumineuses à bannières rouges et blanches pour retrouver dans Gennevilliers le théâtre, lui-même changeant de couleurs lumineuses selon ses moments de vie en soirée.

Trois coups de la saison 2007-2008 de ce 'Théâtre2Gennevilliers' - sa nouvelle appellation - le 4 octobre avec le spectacle du chorégraphe Rachid Ouramdane, "Surface de réparation". Une "pièce pour huit adolescents sportifs" précise le programme. Des jeunes tous de Gennevilliers. Qui dansent, mais pas seulement. Rachid Ouramdane est associé à la vie de ce théâtre, et s'il aime parfois prendre le sport comme force centripète de ses créations, il ouvre bien plus grand le champ des interrogations et des comportements que le sport suscite. Et il introduit des éléments scéniques perturbateurs comme les outils numériques.

Au programme des prochains jours, notons un spectacle pour enfants, "Mon fantôme" de Pascal Rambert, qui donnera aussi à partir du 21 novembre "Toute la vie", énorme récit avec près de vingt comédiens, quatre danseuses et un quatuor à cordes. D'autres créateurs sont attendus: l'auteur et metteur en scène Joël Pommerat, le cinéaste Olivier Assayas qui tourne des films dans Gennevilliers même. Et puis il y a des performances, des rencontres philosophiques...

Pascal Rambert est en perpétuel mouvement, en perpétuelle réflexion. Il ressent, comme il dit lui-même, comme un fluide qui ne cesse de le traverser. Il raconte toute cette dernière aventure d'un peu plus d'un an dans un petit livre. Un roman écrit à la 1ère personne. Même s'il s'agit de sa liaison avec le théâtre de Gennevilliers, ceux qui le connaissent savent que sa vie est déjà un roman.


"Surface de réparation" du 4 au 27 octobre. Résa: 01 41 32 26 26.
"GENNEVILLIERSroman" de Pascal Rambert. Les Solitaires Intempestifs, 78 page. 10 euros.