Après un résultat supérieur aux attentes, Natixis s'envole en Bourse

Contre toute attente, la banque Natixis a réalisé un bénéfice semestriel en hausse de 15% à 1,565 milliard d'euros. La surprise, de taille, a fait gagner 6,5 % au titre, faisant presque oublier au marché que la banque a avoué être affectée par la crise du crédit aux Etats-Unis.

La banque Natixis, filiale commune des groupes bancaires mutualistes Caisse d'Epargne et Banque Populaire, a réalisé au premier semestre un bénéfice net en hausse de 15% à 1,565 milliard d'euros, notamment grâce à des plus-values de restructuration. Le produit net bancaire (PNB) progresse quant à lui de 10%, à 4,209 milliards d'euros.

Ayant vu le jour en novembre 2006, Natixis précise que les données présentées comme base de comparaison "sont des éléments pro forma qui prennent comme hypothèse la réalisation des opérations de rapprochement le 1er janvier 2005". Ces bons chiffres ont bénéficié de "plus-values liées aux opérations de restructuration du pôle gestion d'actifs", estimées à 178 millions d'euros.

Principal pôle d'activité de Natixis, la banque de financement et d'investissement (BFI) affiche un rythme de croissance de 6% avec un PNB de 1,939 milliard d'euros. Si les financements structurés ont crû de 38%, deux métiers, la titrisation et le compte propre, ont commencé à ressentir les conséquences de la crise américaine des crédits immobiliers à risque ("subprime").

L'activité de titrisation, "affectée par la crise des 'subprime' et l'évolution des taux de change" enregistre un repli de 17% sur un an. Le recul atteint 24% dans le cas du "compte propre", du fait, principalement, des "effets induits par la crise du crédit aux Etats-Unis", indique Natixis.

Dans un souci de rassurer les investisseurs, Natixis a publié un communiqué détaillant l'exposition de la banque à la crise. En rappelant que "les encours de financements aux initiateurs du subprime aux Etats-Unis ont été ramenés de 1,5 milliard d'euros (au 31 décembre 2006) à zéro", le groupe a expliqué que "le portefeuille de prêts en attente de titrisation avait été ramené à 281 millions d'euros à la mi-août". Concernant les financements de LBO (opérations de rachats par endettement), touchés par la contraction du marché du crédit, Natixis a précisé qu'ils représentent un encours de 5,8 milliards d'euros. Il s'agit de dette qui doit encore être placée auprès d'investisseurs.

Autre pôle majeur, la gestion d'actifs qui affiche une croissance particulièrement dynamique de 16% à 849,7 millions d'euros, et même de 22% à taux de change constant. Une progression qui "provient d'une forte hausse des encours moyen" (+16% par rapport au premier semestre 2006) et "d'une très forte progression des commissions de performances", explique la banque.

Elle ne se traduit néanmoins pas au niveau du résultat net courant du pôle, qui est en baisse de 11% sur un an, principalement du fait de l'accélération de 21% des charges d'exploitation et d'un effet fiscal défavorable. Pôles de moindre importance, les services (+10% du bénéfice net courant) et le poste clients (+20%) se distinguent par leur dynamisme. Quant à la banque de détail, les Banques Populaires contribuent pour 161 millions d'euros au bénéfice net et les Caisses d'Epargne pour 191 millions.

Ces résultats ont été applaudis à la Bourse de Paris qui voit le titre s'envoler de 6,5 %, à 15,72 euros, en milieu de matinée ce jeudi.

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