A Tokyo, deuxième place financière mondiale, l'indice Nikkei des 225 valeurs vedettes a plongé de 5,42% à la clôture (2 h00 GMT), déprimé par la remontée en flèche du yen sur le marché des changes. L'indice Nikkei avait déjà perdu 1,99% jeudi et 2,19% mercredi.

La crise du "subprime" pousse les investisseurs japonais à rapatrier leurs avoirs placés aux Etats-Unis et dans d'autres pays à taux d'intérêt élevés, afin de se mettre à l'abri du risque, ce qui entraîne une brusque appréciation du yen ces derniers jours par rapport au dollar et aux autres monnaies.

Le brutal renchérissement de la devise nippone pénalise les grandes sociétés exportatrices japonaises, dont les titres baissent en conséquence. De plus, des fonds d'investissement ayant perdu beaucoup d'argent dans les crédits "subprime" tentent de se renflouer en vendant des actions japonaises.

Séoul, la place d'Asie la plus durement frappée par la tempête boursière jeudi (-6,93%), a fini sur une chute de 3,19%. La Bourse de Hong Kong a chuté de 6% avant de réduire ses pertes et de finir en recul de 1,4%.

D'autres marchés d'Asie-Pacifique profitaient cependant de rebonds techniques, les investisseurs exploitant les lourdes chutes des derniers jours pour acheter des actions devenues très bon marché. Sydney a ainsi démarré en hausse de 0,79%, et Manille de 1,37%. Kuala Lumpur regagnait 0,64%, Singapour 0,37% et Taïpei 0,84%.
Après avoir ouvert en baisse, Shanghaï se redressait de 0,59%.

Jeudi soir, la Bourse de New York a réussi à se stabiliser in extremis après avoir évolué en forte baisse durant presque toute la séance. L'indice Dow Jones a perdu 0,12%. Les places européennes ont connu un sort moins enviable. A Paris, l'indice CAC 40 a fondu de 3,26% à 5.265,47 points, son plus bas niveau de l'année. La Bourse de Londres a elle aussi fermé en très forte baisse, reculant de 4,10%. Francfort a chuté de 2,36%.

La Banque du Japon a par ailleurs injecté vendredi 1.200 milliards de yens (8 milliards d'euros) dans le marché monétaire nippon pour répondre à un manque de liquidités.