Le secrétaire général de la CGT tente de faire peur sur les régimes spéciaux

Resté particulièrement silencieux ces dernières semaines, Bernard Thibault a mis en garde le gouvernement mercredi contre la tentation de minimiser la mobilisation du 18 octobre sur les régimes spéciaux. Pour le leader syndical, "des déboires ne sont pas à exclure".

Il avait été le tombeur d'Alain Juppé en 1995 lors de la première tentative de la droite de réformer les régimes spéciaux de retraite. A l'époque, Bernard Thibault était le secrétaire général de la fédération CGT des cheminots, et la grande grève dont il est resté la figure syndicale emblématique avait obligé le Premier ministre à battre en retraite sur ce dossier. Douze ans plus tard, celui qui est devenu entre temps le secrétaire général de la CGT met en garde le gouvernement Fillon contre la tentation de "prendre à la légère" la mobilisation prévue le 18 octobre, justement sur les régimes spéciaux de retraite.

"Le fait de nous rencontrer avec cette tendance à avoir ficelé déjà largement les principes la réforme peut l'amener à des déboires", a prévenu mercredi Bernard Thibault sur RTL. Pour lui, la réforme des régimes spéciaux de retraite, qui seront tout simplement supprimés par décret d'ici la fin de l'année, "n'est qu'une phase d'anticipation de la troisième réforme, pour début 2008" qui va allonger à nouveau la durée de cotisation des retraites du régime général. "L'obstination" dont fait preuve le gouvernement sur les régimes spéciaux vise "aussi à faire oublier la dégradation des droits à la retraite" liée à la réforme de 2003 dond François Fillon est le père, rappelle Bernard Thibault.

Le secrétaire général de la CGT, dont l'organisation est particulièrement gênée par la méthode Sarkozy qui consiste à séduire les leaders syndicaux lors de déjeuners ou de rencontres en tête à tête, en leur faisant croire qu'ils ont une marge de manoeuvre dans les propositions gouvernementales, a peu réagi à l'annonce d'un certain nombre de réformes sociales d'ampleur. Que ce soit celle des régimes spéciaux de retraite, celle du mode de recrutement et de rémunération des fonctionnaires, de la mise en place des franchises médicales ou de la volonté du gouvernement de fusionner l'ANPE et l'Unedic. Bernard Thibault était d'ailleurs absent du meeting de rentrée de sa confédération le 25 septembre à Paris, officiellement à cause d'un mal de dos.

La mobilisation du 18 octobre, initiée par les fédérations de cheminots, gagne de l'ampeur au fil des jours. Après la majorité des syndicats de la RATP, quatre fédérations de l'énergie (CGT, CFDT, CGC et FO) ont appelé à la grève. Alors que les syndicats de fonctionnaires ont décidé d'une action nationale pour la mi-novembre, deux d'entre eux, la CGT et Solidaires (syndicats Sud), ont appelé mardi soir les agents publics à se joindre à la journée du 18 octobre. Deux fédérations de FO, celles des employés et des cadres, ont également appelé à soutenir les actions et les mouvements de grève organisés dans le cadre de cette mobilisation.

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