Les Français ont-ils un "problème d'attitude" vis-à-vis du business ?

Paris moins attractive que Londres pour les groupes financiers internationaux en raison d'un problème d'attitude : voilà en substance les récents propos tenus par Joe Perella, ancien dirigeant de Morgan Stanley. L'image de la France, toujours aussi déplorable Outre-Altantique, est-elle justifiée ?

Dans son édition du 15 février 2007, le Financial Times reprenait des propos de Joe Perella, ancien dirigeant de Morgan Stanley, et fondateur en 2006 d'une nouvelle société de services financiers Perella Weinberg Partners : "Londres a beaucoup travaillé sur son attractivité auprès des professionnels. En France en revanche, les attitudes freinent les initiatives de ceux qui voudraient y faire un centre financier international".

Et ce banquier de viser les autorités, en particulier l'administration fiscale : "J'ai entendu de nombreuses histoires de perquisitions d'ordinateurs aux domiciles de financiers ainsi qu'à leurs bureaux. Tout cela parce qu'ils ont de gros revenus".

Un propos assez abrupt pour faire bondir Christophe Le Duigou, secrétaire général de la CGT : "Ces propos sont empreints de beaucoup de confusion. En France, contrairement aux Etats-Unis, où cela est possible, les perquisitions et les saisies d'ordinateur n'ont lieu que dans le cadre d'une instruction judiciaire".

La fiscalité française en question.

Joe Perella enfonce toutefois le clou à plusieurs reprises : "Il y a des hostilités au capitalisme partout dans le monde, il semble être plus fort dans des pays comme la France (...). De nombreux financiers français ne veulent d'ailleurs pas vivre à Paris car l'impôt sur le revenu est très élevé".

Arnaud de Bresson, délégué général de Paris-Europlace rétorque que "la vision de Joe Perella était vraie il y a cinq ans. Les choses se sont depuis améliorées significativement. Le taux marginal de l'impôt sur les hauts revenus se situe à 40% contre 60% il y a trois ou quatre ans. Ce qui ne constitue plus un handicap". Europlace évoque le cas de nombreux financiers français qui, après un passage à Londres reviennent en France pour créer leur société de gestion.

Paris aurait comblé son retard sur Londres voire distancé la City en renforçant notamment son pôle de gestion d'actifs et produits dérivés. Manifestement, les progrès réalisés par la France ne semblent pas si évidentes, vu des Etats-Unis.

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