Citigroup : départ annoncé du PDG, Charles Prince

Après Stanley O'Neil de Merrill Lynch, le PDG de Citigroup, Charles Prince, est sur la sellette. Son départ devrait être annoncé officiellement dans les heures à venir, sans doute ce dimanche dans l'après midi. La première banque mondiale paie au prix fort la crise des crédits hypothécaires à risque.

Le conseil d'administration de Citigroup doit en effet tenir dimanche une réunion d'urgence pour envisager de nouvelles dépréciations d'actifs liés à la débâcle des "subprimes" et se prononcer sur l'avenir de son dirigeant, indiquait dès vendredi soir la presse américaine. Et selon le Wall Street Journal, qui cite des sources proches du dossier. Charles -surnommé "Chuck" - Prince (57 ans) aurait préféré agir "avant que le conseil d'administration ne décide de son sort", et présenter sa démission en fin de semaine.

Citigroup n'a souhaité faire aucun commentaire. Selon Mike Mayo, analyste de Deutsche Bank, cité par le Financial Times, 4 milliards de dollars de dépréciations menacent les prochains résultats trimestriels du groupe.
Le départ de Charles Prince, s'il est confirmé, interviendrait moins d'une semaine après celui de Stanley O'Neal, PDG de Merrill Lynch, la banque qui a accusé les plus lourdes pertes liés à la déroute des "subprimes"

Charles Prince, qui règne depuis quatre ans sur les destinées de Citigroup, s'est fréquemment vu reprocher de ne pas en tirer le maximum de rentabilité. Il a également été jugé insuffisamment prudent face au tumulte financier estival qui a fortement pénalisé les derniers résultats de la banque. Citigroup a vu son bénéfice net au troisième trimestre plonger de 57%, à 2,38 milliards de dollars, et a dû passer dans ses comptes 1,35 milliard de dépréciations. La banque a aussi perdu 1,56 milliard sur son portefeuille de titres obligataires adossés à des crédits "subprime", et 636 millions dans les activités de marché.

Mais la crise semble prendre une nouvelle tournure. Jeudi 1er novembre l'action a lâché 6,89%, après une note de CIBC World Market suggérant que la banque pourrait baisser son dividende, vendre des actifs ou augmenter son capital, afin de récupérer 30 milliards de dollars pour faire face à une pénurie de liquidités. Selon le Wall Street Journal, Citigroup ferait en outre l'objet d'une enquête préliminaire de l'autorité de contrôle des bourses américaines (SEC) sur la façon dont elle a comptabilisé certaines transactions hors-bilan.

La presse cite plusieurs successeurs potentiels à "Chuck" Prince, notamment Robert Rubin, ancien secrétaire au Trésor et influent président du comité exécutif du groupe, Richard Parsons, PDG de Time Warner, ou John Thain, actuel patron de la première Bourse mondiale, le groupe Nyse-Euronext.

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