Areva-Siemens : Paris souffle le chaud et le froid

La ministre française de l'Economie Christine Lagarde estime que "le partenariat entre Areva et Siemens perdait de son intérêt" si Berlin persistait à sortir du nucléaire. Anne Lauvergeon qui dirige Areva souligne, elle, que ce partenariat fonctionne très bien.

Le partenariat entre le groupe public français Areva, champion international du nucléaire, et l'allemand Siemens est-il menacé ? La ministre française de l'Economie Christine Lagarde a déclaré ce lundi au quotidien économique Handelsblatt (partenaire de la Tribune) que "le partenariat entre Areva et Siemens perdait de son intérêt" si Berlin persistait à sortir du nucléaire. Siemens détient 34% de la filiale réacteurs du groupe public français (Areva NP) et veut conserver cette part.

La ministre tempère toutefois en estimant que "Siemens est un partenaire important d'Areva et lui a beaucoup apporté. Une poursuite du partenariat est donc envisageable".

Plus tard dans la journée, la patronne d'Areva , Anne Lauvergeon, a tenu a exprimé son point de vue : "le partenariat entre le groupe nucléaire français Areva et l'allemand Siemens fonctionne très bien et va au-delà de l'Allemagne" a t-elle indiqué lors d'une conférence de presse en marge du congrès mondial de l'énergie à Rome. Elle souligne que "nos activités en Allemagne avec les "utilities" représentent un chiffre d'affaires de 2 milliards d'euros".

L'Allemagne doit officiellement sortir du nucléaire d'ici 2020, mais cette intention fait débat dans le pays, notamment dans le camp conservateur (la CDU-CSU alliée au sein de la coalition aux sociaux-démocrates du SPD, partisans, eux, de cette sortie du nucléaire) et dans les milieux industriels. Nicolas Sarkozy, aujourd'hui en déplacement en Allemagne, a déjà pressé publiquement Berlin de revenir sur cet abandon du nucléaire civil.

Le gouvernement français a lancé une vaste étude sur l'avenir de sa filière nucléaire, avec les conseils de la banque britannique HSBC et du cabinet de conseil américain McKinsey. Certains évoquent l'hyptohèse d'une alliance d'Areva avec Alstom - spécialiste des infrastructures conventionnelles liées aux centrales nucléaires - sous l'égide du grand actionnaire de ce dernier (avec 30% du capital), le groupe Bouygues -dont le patron, Martin Bouygues est un proche de Nicolas Sarkozy. Mais cette solution suscite également des critiques car elle ne génererait pas forcément de la valeur.

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