L'allemand MAN se concentre sur la croissance organique... sans renoncer à un mariage futur avec Scania

Près d'un an après l'échec de son offre sur Scania, le groupe munichois repousse à plus tard ses visions sur son concurrent suédois. Ses affaires actuellement sont en forte croissance. Son carnet de commande a bondi de 24% en un an à la fin novembre.

Le mariage entre MAN et Scania ne devrait pas être d'actualité avant le printemps prochain. "Rien ne presse. Notre carnet de commandes explose, la priorité est donc à la croissance organique" a indiqué hier soir le président de MAN, Hakan Samuelsson.

Pas plus tard que l'été dernier, il jugeait encore nécessaire d'arriver à un accord d'ici à la fin de l'année de manière à tirer profit des synergies potentielles pour ses prochaines générations de modèles. Mais face à l'opposition du président du constructeur suédois, Leif Östling, qui l'avait déjà contraint en janvier de renoncer à l'offre d'achat qu'il avait lancé il y a un an, il a dû changer son fusil d'épaule.

Soutenu par la famille Wallenberg qui possède directement et indirectement plus de 30% des droits de vote, Scania refuse d'être dégradé au rang de filiale d'un groupe allemand. "Avec Volkswagen, nous détenons 52% des droits de vote" s'est toutefois permis de rappeler hier Hakan Samuelsson. Autant dire que le projet est loin d'être abandonné.

Volkswagen est en effet le principal actionnaire de Scania avec 36,4 % des droits de vote et 20 % du capital. Le groupe de Wolfsburg détient aussi près de 30 % de MAN, lequel contrôle 14,8 % des droits de vote de son concurrent suédois.

Mais le contrat de Leif Östling arrivant à terme en mars 2009, MAN parie désormais sur l'avenir. Ekkehard Schulz, le président de ThyssenKrupp également membre de son conseil de surveillance, vient d'ailleurs d'être nommé à la commission des nominations de Scania, aux côtés d'un représentant de Volkswagen et deux représentants de la famille Wallenberg. Avec deux voix désormais, soit autant que les Suédois, Volkswagen et MAN entendent bien imposer progressivement des dirigeants favorables à leur projet.

Le regroupement de Scania, de MAN et de l'activité de camions de Volkswagen, essentiellement implantée au Brésil, donnerait naissance au numéro un européen des poids lourds de plus de 16 tonnes. A la fin octobre, MAN disposait d'une part de marché européen de 16,3% sur les véhicules de plus de 6 tonnes, derrière Mercedes et devant Iveco.

Le groupe de Munich, qui fabrique outre ses camions et bus, des moteurs Diesel et des infrastructures industrielles, a vu son chiffre d'affaires grimper de 14% sur les onze premiers mois de l'année. Parallèlement le carnet de commandes est en hausse de 24%, ce qui le place dans une situation confortable pour l'année à venir, même si ses capacités de production actuelles qu'il est en train d'élargir le freinent dans son développement.

"Tous les secteurs se développent positivement et nous tablons encore sur une bonne croissance des ventes et des bénéfices en 2008 si aucune catastrophe ne vient perturber la situation" a annoncé son patron. Le groupe allemand fêtera l'an prochain son 250ème anniversaire et le 150ème anniversaire de Rudolf Diesel. Pour 2007, il table sur un chiffre d'affaires d'environ 15 milliards d'euros, en augmentation de 15 %.

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