Violences urbaines : retour au calme relatif à Villiers-le-Bel

La nuit de mardi à mercredi a marqué un retour au calme à Villiers-le-Bel et dans les communes voisines du Val d'Oise après deux jours de violences entre jeunes et policiers. Les forces de police ont été mobilisées en masse, alors que le bilan de ces affrontements se porte à plus de 120 blessés dans leurs rangs. Nicolas Sarkozy a promis que les auteurs de tirs contre des fonctionnaires de police ou des pompiers seraient traduits en cour d'assises

Après deux nuits de violents affrontements, des appels au calme et un impressionnant déploiement policier sont parvenus à faire retomber la pression mardi soir à Villiers-le-Bel, où 22 personnes ont été interpellées alors que la situation demeurait tendue.

La soirée à Villiers-le-Bel et dans les communes limitrophes a été "beaucoup plus calme" que celle de lundi, a indiqué de la préfecture du département où l'on faisait état à minuit de 22 interpellations, de "quelques feux de poubelles et quelques dizaines de véhicules incendiés".

De façon générale, il n'y a pas eu de propagation des violences, selon le scénario redouté de 2005. Un début d'incendie d'une bibliothèque a été rapidement maîtrisé dans le quartier de la Reynerie, à Toulouse, et aux Mureaux (Yvelines) une tentative d'incendie d'un bus volé a conduit à l'interpellation de huit mineurs, le plus jeune âgé de 13 ans.

De très importantes forces de police avaient été mobilisées, avec un millier d'hommes présents à Villiers-le-Bel selon une source policière, pour empêcher une troisième soirée de violences. Les deux dernières d'affrontements ont fait plus de 120 blessés parmi les policiers dont quatre graves depuis dimanche.

Face à la gravité de la situation, l'Elysée réunit mercredi matin, à son retour de Chine, François Fillon, Michèle Alliot-Marie (Intérieur) et Rachida Dati (Justice) pour discuter de la situation. Auparavant, le chef de l'Etat a promis que les auteurs de tirs contre des fonctionnaires de police ou des pompiers ces derniers jours seraient retrouvés et traduits en cour d'assises. "Ceux qui prennent la responsabilité de tirer sur des fonctionnaires se retrouveront devant la cour d'assises. Cela porte un nom, c'est une tentative d'assassinat", a dit le chef de l'Etat devant l'hôpital d'Eaubonne (Val-d'Oise) où il a rendu visite à un commissaire passé à tabac dimanche soir lors des affrontements à Villiers-le-Bel. "Il n'y a pas de rapport entre le drame de ces deux jeunes et le fait de prendre une arme à feu et tirer sur des fonctionnaires", a ajouté Nicolas Sarkozy. "Nous retrouverons les tireurs. On mettra les moyens qu'il faut (...) On mettra le temps qu'il faudra mais ils seront retrouvés et déférés devant la justice", a-t-il dit. Accompagné de la ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, le président s'est entretenu avec le commissaire blessé, saluant "un homme très courageux (...), frappé à terre avec une grande sauvagerie". Il a également rencontré des policiers et des pompiers qui ont participé au dispositif déployé depuis dimanche dans le Val-d'Oise. Le président s'est ensuite rendu à l'hôpital parisien de l'Hôtel-Dieu pour y rencontrer un policier blessé à l'oeil par un tir.

Un peu plus tard dans la matinée, il devait recevoir, à l'Elysée, les familles des deux adolescents tués dimanche dans une collision avec une voiture de police.

Le premier ministre, François Fillon, avait effectué mardi soir une deuxième visite au poste de sécurité de Villiers-le-Bel. "La situation est beaucoup plus calme que les deux nuits précédentes mais tout cela reste, on le sent bien, fragile et il faut une force de dissuasion importante sur le terrain pour empêcher que ce qui s'est passé la nuit dernière, se reproduise", a déclaré le Premier ministre.

"Le gouvernement est totalement déterminé à faire en sorte que l'ordre revienne le plus rapidement possible sur ce territoire", a indiqué François Fillon aux journalistes qui l'accompagnaient soulignant que "tous les moyens seraient donnés aux forces de l'ordre" pour y parvenir.

De son côté, la ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, a fait une tournée dans trois communes du Val d'Oise - Goussainville, Sarcelles, et Villiers-Le-Bel - en voiture banalisée, avec des policiers, avant de regagner Paris.

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