Vers un échange d'actions entre Alitalia et Air France-KLM

L'offre d'Air France-KLM de rachat d'Alitalia comprend des échanges d'actions et une augmentation de capital de 750 millions d'euros. Toujours sur les rangs, Air One suggère une augmentation de capital de 1 milliard d'euros. Alitalia a repoussé au mardi 18 décembre sa décision concernant le choix d'un repreneur.

L'offre d'Air France-KLM de rachat d'Alitalia comprend des échanges d'actions et une augmentation de capital de 750 millions d'euros, avec jusqu'à 1.700 suppressions d'emplois chez la compagnie italienne, rapportait la presse italienne, citant des déclarations du président d'Air France-KLM, Jean-Cyril Spinetta. Des propos qui ont été lundi matin confirmés par un communiqué d'Air France.

Plusieurs quotidiens italiens ont écrit dans leur édition dominicale que Jean-Cyril Spinetta, qui s'entretenait avec des journalistes italiens à Paris, a ajouté qu'Air France garantirait les obligations de la compagnie aérienne italienne Alitalia arrivant à échéance et renouvellerait sa flotte, à raison de deux ou trois nouveaux avions par an.

"Nous avons proposé à Alitalia un échange d'actions, ce qui signifie qu'Alitalia deviendra partie intégrante de la holding avec Air France et KLM", a déclaré Jean-Cyril Spinetta, selon le Corriere della Sera. Un échange d'actions permettrait au Trésor italien, qui vend sa participation de 49,9% au capital de la compagnie aérienne en difficulté, de conserver une participation minoritaire dans le nouveau groupe, écrit Il Sole 24 Ore.

"Pourquoi avons-nous choisi cette offre d'actions ? Certainement pas parce que nous manquons de cash, nous en avons beaucoup. Mais parce que nous voulons donner un signal fort de notre volonté d'intégrer Alitalia dans le groupe", a précisé Jean-Cyril Spinetta, selon la même source. Air France-KLM a proposé 35 centimes d'euro par action pour Alitalia, soit une valorisation de 485 millions d'euros

Jean-Cyril Spinetta a déclaré par ailleurs que son plan coïncidait avec la propre stratégie de restructuration d'Alitalia et qu'il prévoyait 1.000 à 1.700 suppressions d'emplois chez le transporteur italien. Le patron d'Air France a en outre confirmé qu'il prévoyait d'abandonner la plate-forme de correspondance ("hub") d'Alitalia à l'aéroport de Milan Malpensa, pour se concentrer seulement sur celle de Rome Fiumicino. "Malpensa est le principal facteur de pertes d'Alitalia", a expliqué Spinetta, cité par le Corriere della Sera.

En parallèle, Air One est toujours sur les rangs pour reprendre la compagnie italienne qui perd un million d'euros par jour. Dans un entretien au Corriere della Sera, son président propose à Alitalia une augmentation de capital d'un milliard d'euros. Vendredi, on apprenait qu'Air One offrait un centime d'euro par action Alitalia. Le compatriote a aussi affirmé son intention d'investir 4,3 milliards d'euros pour renouveler la flotte de la compagnie en difficulté, composée selon le président de "vieux avions, ayant des coûts d'entretien et de carburant décidément trop élevés. Le point fort de notre proposition, ce sont les avions. Nous prévoyons d'en renouveler 130, à raison de 26 nouveaux avions par an", a-t-il expliqué. Samedi, Air One a assuré disposer de commandes fermes pour 90 nouveaux Airbus A320 qui lui permettraient de remplacer les 77 vieux MD 82 encore utilisés par Alitalia sur des lignes italiennes et européennes.

"Notre future Alitalia naîtra de l'intégration avec Air One. L'objectif est de faire de cette nouvelle Alitalia, la quatrième compagnie européenne. Une société qui devrait atteindre l'équilibre financier dès 2009 et engranger les premiers bénéfices à partir de 2010", assure le fondateur de la deuxième compagnie aérienne de la Péninsule. Quant à l'épineuse question des licenciements, elle devrait être réglée "en ayant recours aux amortisseurs sociaux", ajoute-t-il. Le plan d'Air One prévoit le maintien de 9.300 postes sur les 10.100 actuels d'Alitalia Fly, la société qui gère le transport aérien. Az Service, qui rassemble le personnel au sol, verrait ses effectifs réduits d'un millier de postes. Ce projet est soutenu par divers partenaires financiers, dont Goldman Sachs, Intesa Sanpaolo, Morgan Stanley, Nomura et Boston Consulting.

Détenu à 49,9% par l'Etat italien, Alitalia a repoussé au 18 décembre sa décision concernant le choix d'un repreneur.

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