Le grand bal des ministrables bat son plein

Casse-tête pour Nicolas Sarkozy et François Fillon. Il s'agit de marquer la rupture avec le gouvernement précédent et l'ouverture au centre et à gauche, alors qu'il ne devrait y avoir que quinze ministres, dont la moitié de femmes.

Alors que l'on devrait connaître la composition du premier gouvernement de la présidence Sarkozy ce vendredi, sous la direction sans doute de François Fillon, le "microcosme" bruisse des innombrables rumeurs annonçant tel ou tel à un poste ministériel. Pour le président élu, la tâche n'est pas aisée entre l'obligation de respecter l'ouverture politique annoncée et la volonté aussi de ne pas décevoir ses plus fidèles soutiens. D'autant qu'en promettant un ministère ramassé de quinze portefeuilles, dont la moitié confiée à des femmes, Nicolas Sarkozy s'est imposé à lui même une forte contrainte.

Symbole de l'ouverture, Bernard Kouchner, personnalité plébiscitée par les Français, est donc annoncé au Quai d'Orsay, ce qui fait hurler les socialistes qui rappellent qu'il n'y a pas si longtemps, quelques semaines tout au plus, l'ancien ministre de François Mitterrand ne ménageait pas ses critiques contre le candidat de l'UMP. Autre nom avancé pour ce poste prestigieux, celui d'Hubert Védrine, ancien titulaire de ce ministère, mais qui semble encore hésiter.

Dans le camp des ralliés figure aussi le député Eric Besson, un "traître" pour les socialistes qui ne digèrent pas son passage éclair du camp Royal au camp Sarkozy dès avant le premier tour. Quelle place Nicolas Sarkozy lui réservera-t-il ? Il est possible qu'il doive se contenter d'un secrétariat d'Etat.

Ancienne mitterrandienne, Anne Lauvergeon, patronne du groupe nucléaire Areva, était donnée comme possible entrante dans le gouvernement, mais l'AFP affirme ce mardi après-midi qu'elle a décliné l'offre. Quant au sénateur-maire PS de Mulhouse, Jean-Marie Bockel, qui ne cache pas en privé ses opinions franchement libérales, il serait prêt, dit-on, à franchir le pas. Nicolas Sarkozy, ou ses lieutenants, ont rencontré en outre d'autres personnalités "d'ouverture", telles Claude Allègre, jospiniste et ancien ministre de l'Education célèbre pour avoir voulu "dégraisser le mammouth", ou bien encore Martin Hirsch, président d'Emmaüs France.

Du côté de la droite, il s'agit pour le président d'éviter le trop plein et de donner un signe de rupture avec le gouvernement précédent. A cet égard, l'arrivée annoncée d'Alain Juppé à la tête d'un grand ministère du Développement durable pourra surprendre. Il paraît que le maire de Bordeaux s'est converti à l'écologie lors de son séjour au Canada.

Parmi les ministres rescapés du gouvernement sortant, on annonce Christine Lagarde, aujourd'hui au Commerce extérieur, comme Garde des sceaux. Un ministère prestigieux où cette ancienne avocate pourrait donner toute sa mesure. Jean-Louis Borloo prendrait un grand portefeuille de la Stratégie économique et de l'emploi, Xavier Bertrand celui des Comptes publics (Finances et Sécurité sociale), Michèle Alliot-Marie (MAM) irait à l'Intérieur, à moins qu'elle reste à la Défense où les militaires ont appris à l'apprécier. Mais Philippe Douste-Blazy se verrait bien à la tête des armées, où il est aussi en concurrence avec Renaud Donnedieu de Vabres, aujourd'hui à la Culture.

Quant au "fidèle entre les fidèles", Brice Hortefeux, qui briguait l'Intérieur, il pourrait se voir octroyer le fameux ministère de l'Immigration et de l'identité nationale qui a déjà fait couler beaucoup d'encre. Autre fidèle, Patrick Devedjian semble voir le ministère de la Justice lui échapper et pourrait rester sur le bord de la route. Comme Jean-François Copé...

Petit nouveau, Frédéric Salat-Barroux, actuel secrétaire général de l'Elysée, pourrait être nommé à la Santé et aux affaires sociales. Alain Lamassoure ferait un retour au gouvernement avec les Affaires européennes, comme Xavier Darcos à l'Education.

Les UDF ralliés ne seraient pas oubliés: Hervé Morin, Maurice Leroy, André Santini et l'ancien patron d'Air France, Christian Blanc, sont aussi cités, certains d'entre eux pouvant n'être que secrétaires d'Etat après les législatives.

Restent les femmes! Outre Christine Lagarde et MAM, on évoque Christine Albanel à la Culture. La porte-parole de campagne de Nicolas Sarkozy, la magistrate Rachida Dati, devrait obtenir un ministère. Les espoirs de Nathalie Kosciusko-Morizet à l'Environnement semblent pour l'heure menacés. On parle aussi de la parlementaire Valérie Pécresse, du maire de Strasbourg Fabienne Keller, d'un possible retour de Roselyne Bachelot, ou de l'entrée de Christine Boutin, ce qui donnerait des gages à l'électorat catholique.

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