François Fillon a annoncé ce mardi à l'issue d'une réunion organisée à Matignon et les associations qui travaillent auprès des sans abri, la mise au point prochaine d'"un contrat" entre le gouvernement et ces dernières afin de fixer des "objectifs précis de résultats" pour résoudre les problèmes d'hébergement d'urgence des sans-abri.

"On a décidé avec les associations, avec Mme (Christine) Boutin et M. (Martin) Hirsch, de nommer dès demain un parlementaire en mission dont l'objectif va être avant le 15 janvier de rédiger une sorte de contrat entre les associations et le gouvernement avec des objectifs précis de résultats sur les sujets d'hébergement d'urgence en particulier", a déclaré le Premier ministre à l'issue d'une réunion avec les associations d'aide aux SDF. "Le 15 janvier, je réunirai à nouveau les associations dans les mêmes conditions pour se mettre d'accord sur ce contrat. L'objectif, il est simple : il ne faut pas que des personnes soient contraintes de dormir dans la rue", a-t-il ajouté.

Un peu plus tôt dans la matinée, Christine Boutin avait été interviewée sur ce sujet sur Europe 1. La ministre du Logement ne veut pas entendre dire que l'Etat ne tient pas ses promesses en matière d'hébergement des personnes à la rue. Alors qu'il y a un an l'ancien ministre du Logement Jean-Louis Borloo avait fait une série d'annonces pour augmenter la capacité d'accueil dans les centres d'hébergement d'urgence comme le nombre de places d'hébergement stable, Christine Boutin a affirmé jeudi que "les budgets sont prévus", "mais il y a un problème de temps".

"Pour l'instant tout le logement est bloqué. Il faut qu'il y ait de la construction", a déclaré la ministre du Logement sur Europe 1 quelques heures avant le démarrage de la réunion à Matignon sur l'hébergement des sans abri en présence des associations qui travaillent auprès de ces personnes. Pour Christine Boutin "il ne manque pas de places en hébergement d'urgence". Pour autant, la ministre souligne que les centres d'accueil sont "de qualité inégale".

En revanche, Christine Boutin reconnaît l'insuffisance du nombre d'hébergements dit de stabilisation, qui permettent que les personnes sans domicile ne soient pas remise à la rue tous les matins comme c'est le cas dans les centres d'accueil d'urgence. "Sur les maisons-relais, il y avait un engagement de 12.000 places. Il y en a 6.000 qui ont été réalisées", soit la moitié seulement, a affirmé la ministre du Logement, qui s'est engagée à faire construire les palces manquantes "d'ici l'hiver prochain".

Les associations, au premier rang desquelles Les Enfants de Don Quichotte, contestent la mise en place des 27.100 places d'hébergement promises en janvier par le gouvernement. Moins de 14.000 places d'hébergement ont été crées ou transformées, insistent elles. Pour le Secours Catholique, l'enjeu aujourd'hui porte sur la nature de l'hébergement proposé aux personnes à la rue. "La question essentielle est bien le développement d'hébergements pérennes, stables et dignes", insiste l'association dans un communiqué.