Pearson vend le groupe "Les Echos" à LVMH

Le groupe britannique Pearson a vendu le groupe "Les Echos" à LVMH pour 240 millions d'euros, au terme de quatre mois de négociations exclusives et malgré la vive opposition des salariés, qui ont décidé d'empêcher la parution du journal ce mardi.

L'épilogue est intervenu lundi soir: le groupe britannique Pearson a annoncé la vente des Echos (le quotidien éponyme, le mensuel Enjeux, les Conférences....) au géant du luxe LVMH pour 240 millions d'euros. Les deux groupes ont attendu le résultat de l'action en référé intentée par les élus du comité d'entreprise (CE) contre la direction des Echos pour officialiser la vente.

Les élus accusaient cette dernière d'avoir abusivement mis un terme à la procédure d'information-consultation sur le projet de vente et demandaient sa reprise. Mais le juge des référés les a déboutés, estimant que la direction avait fourni des "informations importantes en quantité et en qualité" aux représentants des salariés.

Apprenant la vente alors qu'ils étaient réunis en assemblée générale, les salariés, "extrêmement choqués" d'une annonce aussi rapide, ont décidé de ne pas faire paraître le journal ce mardi. Depuis que les négociations entre Pearson et LVMH ont débuté il y a quatre mois maintenant, les salariés des Echos sont vent debout contre Bernard Arnault, propriétaire de LVMH, dont ils craignent une mainmise éditoriale. Cette rédaction plutôt discrète a multiplié pétitions de personnalités, conférences de presse, tribunes, pour expliquer son opposition à la vente, allant jusqu'à faire grève à trois reprises. Mi-juillet, elle a massivement apporté son soutien à l'offre concurrente déposée par le groupe financier Fimalac, sollicité par la direction de la rédaction. Supérieure de 5 millions d'euros à celle de LVMH, cette offre n'a jamais été examinée par Pearson, lié au géant du luxe par une clause d'exclusivité.

Pearson et LVMH ont précisé lundi que l'opération devrait être finalisée "d'ici à la fin de l'année". Le groupe de Bernard Arnault doit en effet obtenir le feu vert des autorités de la concurrence. Pour ce faire, il doit céder "La Tribune". Le nom du repreneur pressenti pour La Tribune, pourrait être dévoilé jeudi 8 novembre. Quatre offres fermes ont été présentées aux représentants des salariés: celle du PDG de NextRadioTV Alain Weill, du patron de la régie publicitaire Hi-Media Cyril Zimmermann, de l'ancien dirigeant du quotidien Philippe Micouleau et enfin de l'ancien Pdg de DI Group (pôle médias de LVMH) Fabrice Larue, associé à l'éditeur italien Class Editori et à la société financière Viel et Cie.

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