La pression monte encore autour du dossier Alitalia

Le patron de la compagnie aérienne serait prêt à rendre son tablier en cas de nouveau retard sur le choix d'un repreneur. La compagnie italienne a annoncé jeudi avoir reçu une lettre d'intérêt des fonds Evergreen et THL Transportation, se disant alliés à Singapore Airlines...qui a démenti. Le gouvernement et le conseil d'administration d'Alitalia, chargés de choisir entre l'offre d'Air France -KLM et celle de l'italienne Air One, ont reporté leur décision au mardi 18 décembre.

Selon le grand quotidien italien de l'économie Il Sole 24 Ore, le président de la compagnie aérienne translapine Alitalia, Maurizion Prato, est prêt à démissionner si le conseil d'administration de la compagnie prévu mardi doit encore repousser sa décision sur le choix d'un repreneur. Dans ce cas, Alitalia serait probablement placée sous l'autorité d'un commissaire extraordinaire ou mise en liquidation, affirme le journal.

Maurizion Prato regrette que les divisions au sein du gouvernement aient empêché le conseil d'administration jeudi de recommander l'ouverture de négociations exclusives avec Air France-KLM, considéré comme le seul repreneur solide par les conseils de la compagnie.

Le feuilleton a encore rebondi jeudi avec l'annonce par Alitalia de la réception d'une lettre des fonds Evergreen et THL Transportation, se disant alliés à Singapore Airlines et faisant part de "leur fort interêt" en vue de présenter une offre de reprise de la compagnie italienne. Toutefois, la compagnie asiatique a démenti jeudi avoir soumis une offre sur Alitalia.

"Ces informations sont incorrectes. Singapore Airlines n'a pas présenté d'offre sur Alitalia et n'a pas l'intention de le faire", a déclaré un porte-parole de la compagnie aérienne singapourienne. "Singapore Airlines ne fait partie d'aucun consortium cherchant à acheter Alitalia, ni n'en fera partie", a-t-il ajouté.

De son côté, Alitalia a indiqué avoir transmis la lettre des deux fonds au ministère italien de l'Economie pour qu'il décide des suites à lui donner. De quoi rendre encore plus compliqué le dossier de reprise pour le gouvernement, qui hésite fortement entre les deux offres d'Air France-KLM et d'Air One. Alors que la compagnie française faisait figure ces derniers jours de favorite pour reprendre la compagnie italienne, le choix d'un repreneur a été repoussé à la semaine prochaine.

Réuni mercredi soir, le gouvernement italien n'a finalement pas choisi, comme il devait le faire, le candidat au rachat. Le ministre italien des Transports, Alessandro Bianchi, a annoncé que "cette réunion a été l'occasion d'échanger des idées et il y en aura d'autres dans les prochains jours". Du coup, le conseil d'administration d'Alitalia, qui devait se réunir ce jeudi soir, a repoussé à mardi prochain la décision sur son repreneur.

Ce délai traduit encore un peu plus les hésitations grandissantes de Rome. En effet, depuis le début de la semaine, le deuxième candidat sérieux, la compagnie italienne Air One, a intensifié son lobbying en faveur d'une solution à l'italienne. Son patron, Carlo Toto, s'est trouvé des alliés de poids sur le plan financier (Banca Intesa, Nomura, Morgan Stanley et Goldman Sachs), mais aussi au sein du patronat et la classe politique.

Sur le plan industriel, il promet de conserver les deux "hubs" d'Alitalia, Rome et Milan, alors que le projet d'Air France prévoit de ne conserver que le premier. Ainsi, comme pour la compagnie espagnole Iberia qui penche désormais pour une solution nationale, il n'est pas impossible, estiment les observateurs, que Rome privilégie en fin de compte un repreneur italien.

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