Si la devise européenne devait grimper pour s'installer durablement sur la parité de 1 euro pour 1,45 dollar, "ce serait 1 milliard d'euros supplémentaires à trouver puisque le plan de restructuration Power8 à l'horizon 2010 doit nous permettre d'économiser plus de deux milliards d'euros par an", a indiqué Fabrice Brégier, le directeur général délégué d'Airbus à la radio BFM. Il a aussi ajouté qu'un tel renchérissement de l'euro face au billet vert "ne permettrait pas (à Airbus ndlr) d'investir dans de nouveaux programmes". Le plan Power8, qui prévoit 10.000 suppressions d'emplois en quatre ans et un recours accru à la sous-traitance, est calé sur 1 euro pour 1,35 dollar.

Fabrice Brégier a aussi insisté sur le fait que les contrats long terme du groupe le protégeait et que "c'était la parité sur plusieurs mois et plusieurs années qui importait". Pour contrer l'impact de la dépréciation du dollar, Airbus entend acheter plus dans la monnaie américaine qui représente la moitié de ses achats actuellement. Sur les nouveaux projets comme l'A350 "la proportion est supérieure à 50%", a précisé le numéro deux de l'avionneur européen.

Fabrice Brégier a par ailleurs appelé la Banque centrale européenne à "prendre des décisions qui rendent les exportations plus possibles en Europe". Louis Gallois, le coprésident du groupe aéronautique EADS, maison-mère d'Airbus, met régulièrement en cause la parité euro/dollar défavorable à sa filiale, en rappelant également qu'une hausse de 10% de l'euro représente une perte de 1 milliard d'euros pour son groupe. Airbus commercialise ses avions en dollars mais paye ses coûts en euros.