La conférence de Bali sur le climat accouche d'un accord a minima

Avec un jour de retard, la conférence de Bali sur les changements climatiques a accouché aux forceps, ce samedi, d'un accord minimal. Près de deux cents pays sont convenus de lancer de nouvelles négociations pour parvenir d'ici deux ans à un nouveau traité encadrant la lutte contre le réchauffement climatique.

Les délégués sont convenus de lancer deux années de négociations sur un nouveau pacte climatique pour succéder au protocole de Kyoto, principal outil international de lutte contre le réchauffement climatique. Il incluera des pays qui n'avaient pas ratifié Kyoto, en tête desquels les Etats-Unis, la Chine et l'Inde. Les discussions débuteront lors d'une première réunion en avril 2008 et s'achèveront avec la signature du nouveau traité à Copenhague en 2009.

C'est un revirement de dernière minute des Américains qui a permis la conclusion de l'accord. Les Etats-Unis étaient opposés à une proposition des pays émergents, qui suggéraient un accroissement de l'aide des nations riches aux pays en développement pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES).

Personne ne s'attendait à ce que la conférence de Bali aboutisse à des objectifs quantifiés de réduction des émissions de GES mais l'accord de Bali prévoit toutefois un objectif général de "réductions importantes des émissions mondiales". Le texte final distingue entre les pays riches et les pays pauvres, en invitant les premiers à envisager des réductions "quantifiées" des émission de GES et les seconds à réfléchir à des "mesures de réduction".

La conférence de Bali a décidé de créer un fonds qui aidera les pays pauvres à faire face aux conséquences des changements climatiques telles que les sécheresses ou l'élévation du niveau de la mer. Le Fonds d'adaptation qui s'élève aujourd'hui à environ 36 millions de dollars pourrait atteindre entre 1 et 5 milliards de dollars d'ici 2030 si les investissements dans les technologies "propres" dans les pays en développement augmentent.

La création de ce fonds bloquait jusqu'à présent sur le choix de l'organisme pour le gérer. Les participants de la conférence se sont finalement mis d'accord sur une cogestion entre le Fonds pour l'environnement mondial, qui finance des projets dans le domaine des énergies propres, et la Banque mondiale. Le conseil d'administration de ce fonds comptera seize membres avec une forte représentation des pays en développement.

Les participants ont aussi donné leur aval à un mécanisme destiné à lutter contre le déboisement dans les pays en développement baptisé Redd (Réduction des émissions issues de la déforestation et de la dégradation). Il consiste à rétribuer les pays émergents qui disposent de vastes ressources forestières pour leurs efforts de conservation en vendant des "crédits carbone".

Les participants ont reconnu qu'il était urgent de réfléchir à d'autres mesures pour réduire les émissions de carbone et de méthane en provenance des forêts tropicales. Le texte, accepté par les délégués, mais qui doit encore être formellement approuvé, encourage les pays à mettre en oeuvre des projets expérimentaux pour lutter contre les différentes causes de la déforestation.

La conférence a repoussé à l'année prochaine les travaux sur un plan de financement d'une technologie expérimentale qui permet de "piéger" le carbone émis par les usines qui brûlent des carburants fossiles. Certains pays souhaitent que la capture et le stockage de carbone permettent d'obtenir des crédits d'émission.

Les participants de la conférence de Bali n'ont en revanche pas réussi à se mettre d'accord sur l'attribution de crédits d'émission pour les entreprises qui détruisent des hydrofluorocarbures (HFC), qui sont de puissants GES.

Le texte final publié à l'issue de la conférence de Bali appelle à une augmentation des ressources financières et des investissements pour la coopération dans le domaine des technologies avec les pays pauvres. Le transfert de technologie est l'une des principales demandes des pays émergents qui ne veulent pas sacrifier leur croissance pour lutter contre le réchauffement climatique, et ne peuvent pas se permettre d'acquérir les technologies qui leur permettraient de poursuivre le développement de leur économie tout en réduisant leurs émissions.

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