Bond de 51,8% de l'excédent commercial nippon en avril

Malgré le ralentissement américain, les exportations ont augmenté de 8,3%, tandis que les importations ne progressaient que de 3,5%. L'hiver doux a contribué à diminuer la facture pétrolière.

Bond spectaculaire pour l'excédent commercial nippon en avril. Il a progressé de 51,8% sur un an à 926,68 milliards de yens (5,79 milliards d'euros), grâce à la vigueur des exportations d'acier et d'automobiles et au déclin des importations pétrolières, a annoncé ce jeudi le ministère des Finances. Mais, en raison d'un net tassement de la demande américaine, la hausse s'est avérée moindre que la prévision moyenne des économistes. Ces derniers tablaient en effet sur un excédent de 957,5 milliards, selon un sondage réalisé par le quotidien économique Nikkei auprès de vingt-quatre d'entre eux.

En avril, les exportations ont augmenté de 8,3% à 6.637 milliards de yens (41,48 milliards d'euros), et les importations de 3,5% à 5.710,32 milliards (35,69 milliards d'euros), a indiqué le ministère dans un communiqué.
Le commerce extérieur a été tiré par les exportations automobiles (+8,7%), d'acier (+25,7%), de semiconducteurs (+6,9%) et de produits chimiques (+11,4%).

Dans le même temps, l'hiver exceptionnellement doux dans l'archipel a entraîné de moindres importations pétrolières : ces dernières ont reculé sur un an de 16,4% en volume et de 16,6% en valeur. "Il semble que les entreprises japonaises aient fini l'hiver avec des réserves de pétrole excédentaires", a commenté un responsable du ministère.

L'excédent commercial du Japon vis à vis des Etats-Unis a reculé de 18,6%, principalement en raison d'achats de trois avions gros porteurs et du recul de 7,5% des exportations automobiles nippones vers ce pays. C'est la première fois en vingt-sept mois que l'excédent avec les Etats-Unis baisse.

"Les exportations japonaises connaissent une croissance molle dernièrement", a commenté Norio Miyagawa, économiste à l'Institut de recherche Shinko, cité par l'AFP. "Les exportations vers les Etats-Unis commencent à être affectées par le ralentissement économique, reflétant les ajustements de stocks dans l'automobile et la faiblesse du marché immobilier", a-t-il noté. "Mais les exportations japonaises vers d'autres zones, comme l'Union européenne, l'Asie et le Moyen-Orient, ont soutenu la croissance globale du commerce extérieur".

Le déficit commercial vis à vis de la Chine s'est ainsi réduit de 9,8% tandis que l'excédent commercial vis-à-vis de l'Union européenne a augmenté de 12,7%, dopé par l'euro fort et les exportations automobiles. "Les exportations vers la Chine ont été vigoureuses. Mais elles sont largement soutenues par les produits technologiques comme les plaques de silicium, dont la demande pourrait fluctuer", a tempéré Junichi Makino, économiste à l'Institut de recherche Daiwa.

Le FMI défend la politique monétaire de la Banque du Japon
Le Fonds monétaire international (FMI) estime que la politique monétaire actuellement menée par la Banque du Japon (BoJ), qui consiste à augmenter graduellement les taux même si l'inflation reste très faible, est "justifiée et adéquate", selon son directeur adjoint, John Lipsky. Le taux directeur de la BoJ est actuellement de 0,5%, le plus bas du monde industrialisé, ce qui encourage le "carry trade", pratique qui consiste à emprunter des yens à bas coût pour les investir dans des pays où le loyer de l'argent est plus élevé. Ce phénomène contribue à la dépréciation continue du yen par rapport au dollar et à l'euro.

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