Le Medef lance de multiples propositions pour développer l'innovation

Gage essentiel de croissance pour l'avenir, l'innovation doit être une priorité du gouvernement dans les prochaines années. Outre la création d'un poste de vice-premier ministre de l'innovation, le Medef souhaite, entre autres, assouplir la fiscalité pour les entreprises innovantes, simplifier l'accès au financement et aboutir dans la création d'un brevet communautaire.

A quelques mois des élections présidentielles, l'heure, pour les groupes de pression quels qu'ils soient, est aux propositions. Le Medef part de plusieurs constats pour faire de l'innovation son cheval de bataille. Arrivées à une taille critique, les entreprises françaises ne parviennent plus à trouver les financements nécessaires pour se développer. Alors que 40% des 100 premières entreprises américaines ont été créées après 1976, c'est le cas de 10% d'entre elles seulement en France. Autre comparaison éloquente, rapporté au nombre d'habitants, la France compte 40% de moins d'entreprises de taille moyenne (entre 20 et 500 salariés) que les Etats-Unis.

Pour palier ces insuffisances, le Medef apporte plusieurs réponses. D'une part, afin de donner un signal fort, le Mouvement des entreprises de France souhaite la création d'un poste de vice-premier ministre en charge de l'innovation. Après la proposition de Nicolas Hulot de nommer un vice-premier ministre de l'environnement, il semble que ce type de proposition fasse des émules auprès des autres groupes de pression.

"Si des actions ont été mises en oeuvre ces trois dernières années, comme le "plan gazelle", elles sont encore insuffisantes", estime Charles Beigbeder, membre du conseil exécutif du Medef. Réorienter l'épargne en agissant sur la fiscalité et alléger la taxe professionnelle et les charges sociales pour les entreprises en forte croissance sont bien entendu au menu.

Par ailleurs, afin de simplifier la vie des entreprises innovantes, le Medef souhaite la création d'un brevet communautaire et la simplification de l'accès au financement pour les entreprises. De fait, il y a plus d'une centaine de formes d'aides publiques différences et pas toujours complémentaires aujourd'hui. D'autre part, il convient de développer le marché du capital risque en France, car il y a moins de 4.000 "business angels" en France contre 40.000 aujourd'hui en Grande-Bretagne.

Autre sujet de préoccupation, la part de l'investissement des entreprises françaises dans les technologies de l'information, de 18%, est de moitié inférieure à celle des Etats-Unis. Il faut donc encourager la promotion de ces technologies dans les entreprises et les administrations. De fait, c'est surtout le manque d'une utilisation performance de ces technologies qui pénalise la croissance.

Enfin, le problème de l'innovation en France est aussi d'origine culturelle, nous dit le Medef. "Le progrès y est souvent remis en cause, comme le montre le mouvement alter mondialiste, l'inscription du principe de précaution dans la constitution française et la désaffection des carrières scientifiques", argumente Charles Beigbeder. Il faut donc par exemple recruter des chercheurs, particulièrement délaissés alors que 30% des thésards ne trouvent plus d'emploi dans le public après leurs études. S'il existe un problème de formation concrète des pratiques de l'entreprise dans les universités, les docteurs ont l'habitude de trouver les sujets innovants qui valoriseront leur recherche. Une proposition qui tient sans doute à coeur à Laurence Parisot, présidente du Medef et DEA d'études politiques à l'IEP Paris.

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