Début de la privatisation de La Poste japonaise

La Poste japonaise, considérée comme la plus grande banque du monde, commence à être privatisée ce lundi. Le processus pourrait prendre dix ans. A partir de 2010, l'Etat devrait introduire en Bourse une partie du capital de deux des quatre filiales créées.

C'est parti. Dès ce lundi, la Poste devient une société de droit privée, baptisée "Japan Post Holdings Co". Pour le moment, l'Etat conserve 100% du capital. Cette holding va coiffer quatre nouvelles filiales: Japan Post Service (distribution du courrier), Japan Post Network (gestion du réseau de bureaux de poste), Japan Post Bank (épargne) et Japan Post Insurance (assurance).

A partir de 2010, l'Etat introduira en Bourse une partie du capital de Japan Post Bank et de Japan Post Insurance. Puis, en octobre 2017, ces deux sociétés quitteront la holding pour devenir des sociétés privées à 100%. A la même date, l'Etat devrait avoir réduit à environ 33% sa participation dans la holding, qui coiffera encore les filiales de distribution du courrier et de gestion des bureaux de poste.

Présentée par ses promoteurs comme une réforme qui va dynamiser l'économie nippone en dirigeant vers le secteur productif l'énorme épargne des Japonais, cette privatisation compte aussi beaucoup d'ennemis. Ces derniers craignent un impact négatif dans les campagnes, où la population vieillit rapidement, et où les facteurs ont souvent un rôle vital auprès des gens âgés dépendants, auxquels ils apportent médicaments, argent liquide et autres menus services.

La distribution du courrier n'est qu'une faible partie des activités de la Poste japonaise, créée en 1871 pour permettre aux petits épargnants de placer leur argent dans une institution publique sans payer d'impôt.
Au fil des décennies, la Poste est devenue un "mammouth" financier. Elle veille aujourd'hui sur un trésor de plus de 350.000 milliards de yens (2.200 milliards d'euros), ce qui fait d'elle la plus grande banque du monde.
Cet argent est en majorité investi dans des bons du Trésor à faible rendement, ce qui permet à l'Etat de financer son énorme dette publique, la plus lourde de tous les pays industrialisés (plus de 160% du PIB).

Une poste privatisée, affirment les tenants de la réforme, dopera ses bénéfices en investissant agressivement dans des actions et des obligations, ce qui bénéficiera à tout le monde: aux entreprises, qui trouveront de nouveaux financements, et aux particuliers, dont les économies rapporteront davantage que le modeste "un et quelque pourcent" des bons du Trésor japonais.

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