Grèves : poursuite des perturbations vendredi à la SNCF et la RATP malgré les négociations

La SNCF et la RATP ont mené ce jeudi leur deuxième jour de grève, entraînant la poursuite des perturbations dans les transports. Le mouvement va se prolonger demain vendredi. 7 syndicats, dont la CGT demandent aux assemblées générales qui se tiendront vendredi de reconduire le mouvement jusqu'à samedi. Mercredi soir, Nicolas Sarkozy a appelé à la fin du mouvement alors que les négociations ont repris entre les syndicats et le gouvernement et se poursuivaient aujourd'hui.

Après un mercredi noir dans les transports et un jeudi également touché, vendredi risque de l'être encore. Sept fédérations syndicales de cheminots (CGT, Sud-Rail, CFDT, CFTC, FO, Unsa, CFE-CGC) demandent aux assemblées générales de cheminots qui se tiendront vendredi de "reconduire le mouvement de grève pour 24 heures" soit jusqu'à samedi.

Selon la SNCF, le trafic restera perturbé, tout en connaissant une "nouvelle amélioration", avec 250 TGV sur 700 en circulation, 60 trains Corail, entre un et quatre Transiliens par heure et près d'un millier de TER. La RATP prévoit pour sa part un trafic encore "perturbé" avec une rame de métro sur 5 en moyenne sauf sur les lignes 1 et 14, des lignes A et B du RER "très perturbées" et 40% en moyenne des bus et tramways. Les prévisions détaillées pour demain et le week-end sont disponibles ci-contre.

La grève à la SNCF a été majoritairement reconduite pour 24 heures en assemblées générales, a-t-on appris jeudi à la CGT. "Toutes les assemblées générales ont eu lieu et le mouvement est reconduit pour 24 heures jusqu'à demain" vendredi matin, a indiqué le secrétaire confédéral de la CGT Didier Le Reste.

Même son de cloche chez le syndicat Force Ouvrière (FO) selon qui les premières assemblées générales de salariés à la SNCF, de Paris à Marseille en passant par Bordeaux, ont voté la reconduction de la grève pour vendredi.

Sept syndicats de cheminots (CGT, CFDT, FO, CFTC, Unsa, Sud-Rail, CFE-CGC) appellent toujours à la grève. Une réunion commune devait se tenir dans l'après-midi à l'issue des AG pour convenir d'une position sur la lettre du ministre du Travail, a-t-on appris auprès de FO et de la CFDT. "Sa lettre de méthode a été analysée par les AG, qui ont conclu que les cheminots ne peuvent s'en contenter", selon le secrétaire général de FO-cheminots.

L'Unsa cheminots, troisième syndicat à la SNCF, a qualifié cependant aujourd'hui d'"avancée" la proposition gouvernementale de négociation sur les régimes spéciaux de retraite faite mercredi soir, tout en estimant que la grève se poursuivrait dans l'attente de "précisions" du gouvernement.

A la RATP, une "très grande majorité" des assemblées générales réunies sur les sites ont d'ores et déjà reconduit la grève pour 24 heures, a indiqué la CGT RATP.

Le porte-parole de l'Elysée David Martinon a déclaré ce jeudi que l'exécutif n'était "pas pessimiste" sur une issue prochaine de la grève contre la réforme des régimes spéciaux de retraite, ajoutant qu'il travaillait à ce que le mouvement "ne dure pas". "Nous appelons les syndicats à entrer dans les négociations, entreprise par entreprise", a-t-il ajouté.

Le premier secrétaire du Parti socialiste, François Hollande, a estimé pour sa part que le gouvernement avait reculé dans sa confrontation avec les syndicats sur la réforme des régimes spéciaux de retraite.

Ce jeudi en tout cas, la grève contre la réforme des régimes spéciaux de retraite se poursuivait à la SNCF et à la RATP, avec des transports encore très perturbés, même si la situation était légèrement meilleure que mercredi. La circulation sur les autoroutes et voies rapides d'Ile-de-France est restée très difficile. Le Centre régional d'information routière (CRICR) totalisait 277 kms de bouchons à 7 heures du matin.

A la SNCF, on annonçait un trafic "très perturbé", avec quelques "améliorations (...) grâce aux reprises [de service] individuelles des conducteurs". 150 TGV sur 700 étaient en circulation (contre 70 mercredi), tandis que sur le réseau Corail, 50 trains sur 300 circulaient. Du côté des Transiliens, les usagers pouvaient compter sur deux à quatre trains par heure. Dans les régions, un TER sur trois roulait en moyenne, et 2.000 bus de remplacement étaient prévus. Enfin, les Eurostar et Thalys restaient toujours épargnés par la grève.

La CGT a annoncé ce jeudi à mi-journée une participation de 46% des salariés à la grève à la SNCF, contre 64% mercredi. Du côté de l'Elysée, on donnait le chiffre de 42,8% de cheminots grévistes, contre 61,5% la veille.

A la RATP, le trafic était encore très perturbé avec 1 métro sur 3 ou 4 sur une majorité de lignes, un trafic quasi-nul sur le RER A et nul sur le B, et environ 30% de bus et de tramways en moyenne.

Ces perturbations interviennent alors que syndicats et gouvernement ont renoué le dialogue en vue de négociations entreprise par entreprise. Les discussions qui ont commencé dès mercredi devaient se poursuivre ce jeudi. Mercredi soir, Nicolas Sarkozy a ainsi appelé à la fin des grèves, jugeant que les conditions d'une négociation étaient réunies. Pour l'instant, seule la CFDT par la voix de François Chérèque, a estimé avoir obtenu les conditions d'une suspension du mouvement.

Le Premier ministre François Fillon a pris acte jeudi des avancées du dialogue entre le gouvernement et les syndicats. La CGT étant entrée dans la discussion et le gouvernement ayant accepté ses conditions, "chacun a fait un pas l'un vers l'autre, et donc maintenant, il faut que la négociation commence", a dit le Premier ministre au Sénat. "Cette grève doit s'arrêter", a-t-il répété, "c'est une grève qui pénalise les usagers et une grève qui ne permettra pas d'aboutir à des avancées sociales que souhaitent par ailleurs une grande majorité des salariés" de la SNCF, de la RATP, d'EDF et de GDF.

De son côté, le secrétaire général de la CGT-cheminots Didier Le Reste a affirmé ce matin que "hier (mercredi) j'ai été fondé au niveau de la fédération CGT des cheminots de proposer aux autres fédérations que le mouvement soit reconduit puisque il n'y avait aucun élément nouveau (...) Maintenant il y a des éléments nouveaux et il appartient aux salariés concernés d'en débattre et de décider" de poursuivre ou de suspendre la grève, a-t-il affirmé sur RTL.

Le ministre du Travail, Xavier Bertrand, a lui envoyé aux syndicalistes une lettre sur l'organisation de négociations dans les entreprises et les branches concernées. Il donne aux organisations syndicales un mois pour négocier dans les entreprises et les branches sur la réforme des régimes spéciaux de retraite. "A l'issue de ce délai, les textes réglementaires relatifs à la réforme des différents régimes spéciaux seront rendus publics, puis publiés", ajoute-t-il. Renseignements
SNCF
Transilien: numéro vert 0805 700 805 ou www.abcdtrains.com
Liste complète des trains de banlieue prévus: voir ci-contre
Grandes lignes et TER: 0805 90 36 35 ou www.sncf.com

RATP
Numéro Vert 0800 15 11 11 ou 3246 (0,34 euros la minute) pour joindre un téléconseiller.
www.ratp.fr

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