L'innovation à la portée de tous

Le troisième grand débat du Salon des Entrepreneurs sur le thème de "L'innovation à la portée de tous" a réuni ce jeudi quatre entreprises, dont deux de l'internet (Cash Store, Badiliz) aux côtés de OPI, société de biotechnologies, et de Technogenia, une PME industrielle spécialisée dans la conception/fabrication de produits de soudure.

Comme l'ont souligné les intervenants, l'innovation est inhérente aux sociétés de l'Internet. "Quand vous avez une idée, il faut aller vite pour la mettre en oeuvre sur Internet. Il n'y a pas de brevet et les cycles sont très courts pour s'imposer", remarque Catherine Barba, fondatrice de Cash Store, guide d'achat de 500 sites marchands créé il y a trois ans et rentable dès la deuxième année.

Dans son secteur, l'innovation naît à partir du consommateur avec une seule interrogation: comment améliorer son pouvoir d'achat ? "L'innovation - la vraie bonne idée - naît d'une réflexion marketing et la sanction est immédiate sur Internet", dit-elle en ajoutant cependant un bémol: les créateurs d'idées réellement innovantes sur Internet ne sont pas légion. Selon elle, le plus souvent les acteurs du secteur se contentent d'apporter "un plus" qui permet d'améliorer le fonctionnement des sites.

Un point de vue partagé par Isabelle Bordry, ancienne responsable de Yahoo France: "il n'y avait pas d'innovation possible sur le produit Yahoo France par rapport au site américain". Sa liberté d'action résidait dans les objectifs commerciaux et l'organisation des équipes. Isabelle Bordriz est depuis peu co-fondatrice du nouveau site Badiliz, spécialisé dans les petites annonces au féminin. Cette "aventure humaine de quatre copines de l'Internet et de la communication" lui a permis de retrouver la "passion" de l'Internet de ses débuts, le moteur qui l'a poussée à lancer Badiliz.

Changement d'univers avec l'entreprise de biotechnologies OPI employant 80 personnes. Créée en 1999 et cédée en avril 2007 par son fondateur, Gilles Alberici, la "start up" s'est développée sur le secteur du traitement des maladies oprhelines. "Le partenariat public-privé est essentiel pour l'innovation dans les médicaments", explique Gilles Alberici. L'idée vient de l'hôpital qui la développe en partie, mais elle est aussi finalisée grâce à la collaboration avec des structures privées: "les entreprises transforment l'idée en médicaments via des accords de licences".

PME du secteur industriel, Technogenia a témoigné du fait que l'innovation se focalise sur les produits et leurs applications pour répondre aux besoins du marché, notamment avec un nouveau système de soudure au laser. La propriété industrielle est stratégique pour la PMI qui compte dix brevets sur des produits et applications, et une quinzaine de brevets de marques. Elle consacre un budget de 80.000 euros, soit 1% de son chiffre d'affaires, au dépôt de brevets. Revers de la médaille: "il faut aussi avoir les budgets pour se défendre", prévient Hervé Maybon, directeur général de Technogenia. L'entreprise a ainsi dépensé plus de 1 million d'euros en avocats et frais d'expertise pour un procès en contrefaçon qui a duré quinze ans.

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