De Bercy à La Défense : la reconversion des hauts-fonctionnaires

Les carrières ministérielles ont ce désavantage qu'elles sont sujettes aux changements de majorité. Pour les conseillers et autres haut fonctionnaires, de Bercy notamment, l'heure est donc à la réflexion. Faut-il poursuivre une carrière dans la fonction publique ou se reconvertir dans la banque ?

Les observateurs du marché de l'emploi en finance s'accordent sur ce point : cette période pré-électorale suscite des vocations en faveur du privé. Denis Marcadet, fondateur et président du cabinet de chasseurs de têtes Vendôme Associés le confirme : "La période est propice aux mouvements. Il est clair qu'un certain nombre de personnes cherchent à se positionner sur le marché". Banques, fonds d'investissements et autres institutions financières sont particulièrement ciblés.

Ces candidats atypiques sont attirés par "l'autonomie offerte par ces structures, qui proposent de travailler sur des projets captivants et sur lesquels ils peuvent avoir une influence beaucoup plus grande que dans les institutions publiques", poursuit Denis Marcadet. Et d'ajouter : "sans oublier l'appel du cash !", sans commune mesure avec un salaire de la fonction publique.

Un carnet d'adresses bien étoffé. Souvent énarques, au fait des partenariats public - privé dont ils ont accompagné le développement, dotés d'une connaissance fine des collectivités locales et problématiques telles que la structuration de la dette, ces hauts-fonctionnaires de Bercy, mais aussi du Trésor et de l'Agence des participations de l'Etat (APE) présentent un profil attrayant pour les acteurs de la finance.
"Les banques sont sensibles à la qualité de leur expertise, à leur réseau. Rejoindre une banque, par exemple dans une fonction de "senior advisor", permet à ceux qui souhaitent s'impliquer pleinement dans le business de participer à des projets de développement, d'origination", explique une responsable RH d'une grande banque d'investissement française. Selon cette dernière, le phénomène aurait pris de l'ampleur fin 2004 début 2005 avec la reprise des marchés.

Rares opportunités. Les postes de seniors advisors ou encore de "managing directors" (MD) sont rares et particulièrement convoités. Prenons l'exemple de Goldman Sachs, il y a environ 1.000 MD pour 20.000 employés. Et les seniors advisors sont encore moins nombreux.
Si l'expérience en banque n'est pas en principe requise, l'adaptation au milieu bancaire constitue néanmoins un défi de taille. Et ce passage n'est pas, semble-t-il, toujours réussi. Le choc des cultures pouvant être un peu ...traumatisant.

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