La hausse des taux japonais n'empêche pas le yen de crever son plancher face à l'euro

Le marché des changes n'a que très momentanément salué la hausse d'un quart de point à 0,50% des taux de la Banque du Japon. Le yen est retombé comme un soufflé, pulvérisant un nouveau record de faiblesse face à l'euro, tant les écarts de rendements avec les monnaies concurrentes restent importants.

Le sursaut du yen intervenu à l'annonce de la deuxième hausse d'un quart de point des taux japonais depuis la sortie de la politique de taux zéro aura été de courte durée. Les acteurs du marché des changes ont certes salué le geste, avant de le juger totalement insuffisant pour renoncer à la pratique en vogue à l'heure actuelle, le " carry trade", qui consiste à emprunter le yen profitant de ses faibles rendements pour en réinvestir le produit sur des actifs plus rémunérateurs.

En dépit de la hausse des taux de ce mercredi matin, le yen ne rapporte que 0,50% contre 3,50% pour l'euro et 5,25% pour le dollar ou la livre sterling, sans parler des monnaies à hauts rendements, où la couronne islandaise se singularise avec un taux de 14,25%.

Les opérateurs ont également été encouragés à se dessaisir de leurs yens par le commentaire de la Banque du Japon accompagnant sa décision monétaire: elle a indiqué que " à l'avenir, le niveau des taux d'intérêt serait ajusté progressivement, en fonction de l'activité économique et des prix, tout en maintenant pendant un certain temps les conditions financières accommodantes résultant de taux d'intérêt très bas".

CQFD: elle n'a pas renoncé au rythme de tortue qui la caractérise, tant elle redoute que l'archipel ne replonge dans la déflation. Ainsi, après avoir poussé une pointe jusqu'à 119,70 pour un dollar et 157,30, la monnaie de l'archipel a reperdu plus d'une figure, pour rechuter 121,20. Face à l'euro, il a enfoncé le dernier son record historique de faiblesse qui remontait au 12 février, pour refluer jusqu'à 159,03, qui avait déclenché un tollé de la part des responsables politiques de la zone euro, le lendemain de la réunion du groupe des Sept à Essen. Lequel n'avait fait aucune mention du yen dans son communiqué final, tant les intérêts divergent entre les grands argentiers de la planète.

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