Service minimum : les syndicats dénoncent un calendrier imposé

François Fillon a annoncé ce mercredi un calendrier de réformes, notamment sur le service minimum. Il demande aux syndicats de faire des propositions avant la fin de l'été, faute de quoi le gouvernement déposera un projet de loi en septembre. Les syndicats dénoncent le procédé et menacent de cesser toutes discussions.

Premiers désaccords entre François Fillon et les syndicats. Lors d'un entretien à Europe 1 ce mercredi, le Premier ministre s'est exprimé sur le sujet sensible du service minimum dans les services publics, donnant aux partenaires sociaux "jusqu'à la fin de l'été" pour faire des propositions. "Si elle ne sont pas faites, nous proposerons un texte au début du mois de septembre" a-t-il ajouté. Une position qui a fait bondir les syndicats, lesquels ont la désagréable impression d'être mis en demeure par le gouvernement.

En congrès à Séville avec la Confédération européenne des syndicats (CES), Bernard Thibault a déclaré que ces dates butoirs fixées par le Premier ministre n'étaient pas une "base de travail". Le secrétaire général de la CGT doit rencontrer le Président de la République mardi prochain. Mais le représentant syndical a déjà prévenu: si le gouvernement "décide de l'objectif et qu'on nous demande de discuter uniquement des modalités, l'exercice risque d'être écourté".

Le leader de la CGT estime que les déclarations de François Fillon laissent penser que "la prochaine rencontre serait d'avantage au service d'une communication gouvernementale avant les législatives, plutôt qu'une véritable volonté de dialogue".

"Il y a un problème de méthode", a souligné pour sa part le secrétaire général de Force Ouvrière (FO), Jean-Claude Mailly. Le syndicat se positionne malgré tout contre un service minimum dans les services publics. "Nous demandons des négociations entreprise par entreprise sur la prévention des conflits, et j'avais cru comprendre que cela ne posait pas de problèmes à M. Sarkozy". "J'aimerais savoir s'il y a changement de position", s'est-il interrogé.

De son côté, le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque doit rencontrer Nicolas Sarkozy vendredi. "Si on vient pour qu'on nous dise: "voilà comment faire", ce n'est pas un débat, et si le calendrier nous est imposé, il n'y a pas de discussions", a-t-il affirmé, concluant: "Pour l'instant, il n'y a pas de calendrier".

Mais pour François Fillon, la réforme a déjà trop attendu. Tout en réaffirmant son intention de "ne pas passer en force" et de respecter la loi du dialogue social, le Premier ministre estime que c'est "un sujet sur lequel on a réfléchi pendant 15 ans, sur lequel 80% des Français souhaitent une réforme". Le chef du gouvernement a prévenu que le temps de la concertation n'était pas éternel: "on ne va pas y réfléchir pendant neuf mois".

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