La situation se complique pour l'ancien directeur financier de Siemens, Heinz-Joachim Neubürger. D'après notre confrère Handelsblatt, partenaire de la Tribune, il vient d'être mis en examen par le tribunal de Nuremberg dans le cadre de l'enquête ouverte sur les liens étranges qu'aurait entretenu Siemens avec le syndicat UAB.

Les enquêteurs ont même fait une razzia dans sa résidence munichoise la semaine dernière à la recherche de preuves, ajoute Handelsblatt. Le parquet estime qu'en sa fonction de directeur financier, Neubürger, qui a quitté Siemens en mai 2006, devait être au courant des paiements effectuées au patron et fondateur du syndicat, Wilhelm Schelsky.

Ce dernier est sous les verrous depuis février dernier. La justice aurait découvert plus de 40 millions d'euros de versements occultes en sa faveur depuis 2001 et elle se demande si Siemens n'a pas financé volontairement l'organisation pour réduire l'influence du puissant syndicat de la métallurgie IG Metall.

Cette affaire avait également entraîné en mars l'incarcération pendant une semaine de Johannes Feldmayer, toujours officiellement membre du directoire même s'il a renoncé à exercer son mandat depuis qu'il a été mis en examen. On lui reproche d'avoir signé le contrat "opaque" avec le président de l'AUB.

Heinz-Joachim Neubürger pour sa part est déjà accusé par le tribunal de Munich dans l'affaire des caisses noires qui secoue le groupe depuis près d'un an et a conduit à faire sauter son président, Klaus Kleinfeld. Autant dire que cette nouvelle accusation tombe mal pour l'ancien numéro deux de Siemens. Depuis le 1er juillet, il est managing directeur à Londres du géant du capital-investissement Kohlberg Kravis Roberts & Co (KKR).

De nouveaux rebondissements dans ces affaires sont attendus pour la fin septembre, date à laquelle le parquet de Munich devrait porter des accusations fermes suite aux enquêtes qu'il conduit depuis novembre dernier et qui a mis à jour au moins 200 millions de paiements occultes dans la division communication.