UniCredit et Capitalia préparent l'annonce de leur fusion

Alessandro Profumo et Cesara Geronzi, les dirigeants des deux étaablisssements, viennent d'être reçus par la Banque d'Italie et la Consob. Le conseil d'administration de Capitalia se réunit dimanche pour se prononcer sur l'offre de rachat d'UniCredit, dont les détails sont toujours attendus. La fusion donnerait naissance au deuxième plus important groupe bancaire coté en Europe.

Les actions de la première et quatrième banques italiennes en termes d'actifs ont été suspendues pour toute la journée de vendredi sur la Bourse de Milan, les investisseurs étant priés d'attendre l'annonce - imminente - du rapprochement des deux établissements. Le conseil d'administration de Capitalia doit se réunir dimanche pour discuter du projet de son rachat par UniCredit, la première banque de la Péninsule. Cesare Geronzi, président de Capitalia, et Alessandro Profumo, administrateur délégué d'Unicredit, ont été aperçus ce matin à la Banque d'Italie, puis au siège de la Consob, l'autorité de la Bourse de Milan.

Ce rachat par UniCredit d'un groupe bancaire auquel la Bourse prête une valeur de 20,7 milliards d'euros - le seul de cette taille à n'avoir pas encore été absorbé dans la vague de fusions ayant remodelé l'an dernier le monde bancaire transalpin - permettrait à UniCredit de renforcer ses positions face à son concurrent Intesa SanPaolo. Ce dernier, à coup de rachats, est parvenu à créer le plus important réseau d'agences du pays.

L'opération est suivie avec une attention extrême par la planète Bourse: ce mariage bancaire donnerait en effet naissance... à la deuxième banque européenne en termes de capitalisation, les experts avançant un chiffre proche de 100 milliards. Un cap que seul le britannique HSBC a pour l'instant franchi sur les marchés du Vieux continent.
Reste à savoir comment le rapprochement sera ficelé financièrement. Le Corriere della Sera croit savoir que le montant proposé par UniCredit correspondra à 8 euros pour chacune des actions de Capitalia, qui cotaient 7,97 euros à Milan avant l'arrêt des échanges. Soit un montant total de 20,8 milliards d'euros. L'opération serait réalisée par échange d'actions. Par ailleurs, la nouvelle entité céderait partiellement sa participation dans la banque d'affaires Mediobanca, apprend-on de sources proches du pacte des actionnaires de Capitalia.

Qu'en pensent justement les actionnaires principaux de la banque romaine? Le groupe bancaire néerlandais ABN Amro, premier d'entre eux avec 8,6% des parts de Capitalia, aurait l'intention de soutenir le rachat de la banque romaine, a-t-on indiqué de source proche du pacte d'investisseurs. Pendant un temps, ABN avait été considéré comme un acquéreur possible de Capitalia. Mais selon Il Sole 24 Ore, la solution d'un rapprochement avec UniCredit aurait finalement été accélérée pour éviter un raid surprise de la banque Santander sur Capitalia. Giovanni Puglisi, responsable de la Fondazione Banco di Sicilia - un autre actionnaire clef de Capitalia - avait de son côté indiqué jeudi qu'une offre à 21,4 milliards d'euros - c'est-à-dire 1,1 action d'UniCredit reçue pour chaque titre détenu - serait "un bon prix".

Tout aussi important sera le partage du pouvoir au sein du nouveau géant. Celui-ci sera piloté par les hommes d'UniCredit: Alessandro Profumo en serait l'administrateur délégué tandis que Dieter Rampl resterait président. Le président de Capitalia, Cesare Gerzoni, devrait devenir vice-président d'un groupe qui n'aurait ni pacte d'actionnaires, ni système de gouvernance double.

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