Bruxelles donne son accord sous conditions à la fusion Universal et BMG Publishing

La Commission européenne a autorisé le rapprochement des deux maisons d'édition musicale, à condition qu'elles effectuent des cessions de catalogues, en raison d'une position dominante dans le secteur numérique. Universal Music avait racheté BMG Publishing en septembre 2006 pour 1,63 milliard d'euros.

Feu vert à la création d'un nouveau géant de l'édition musicale. La Commission de Bruxelles a en effet autorisé aujourd'hui le rachat du catalogue d'édition BMG Publishing par Universal Music, filiale de Vivendi. Reste que la Commission exige des conditions pour que la fusion soit effective en raison des risques sur la concurrence que comporte cette fusion.

"La Commission a constaté que l'opération envisagée, telle qu'elle avait été initialement notifiée, soulevait des doutes sérieux quant aux effets négatifs sur la concurrence sur le marché des droits d'édition musicale pour les applications en ligne", explique la Commission européenne dans un communiqué. "Il ressort, toutefois, de l'enquête menée par la Commission que ces doutes seraient levés par l'ensemble de mesures correctives proposées par les parties concernant la cession d'un certain nombre de catalogues d'édition", ajoute Bruxelles.

Les problèmes soulevés se situent notamment dans le domaine de la musique numérique. "La musique numérique peut changer la face de l'industrie musicale en Europe. Je suis convaincue que les importantes mesures correctives retenues garantiront la compétitivité de ces marchés tout en mettant les consommateurs à l'abri des effets de la concentration", a ainsi détaillé Neelie Kroes, commissaire européenne chargée de la concurrence.

La Commission redoutait qu'Universal puisse exercer un contrôle sur un large pourcentage de titres. "Dans un certain nombre de pays, Universal irait même jusqu'à contrôler plus de la moitié des succès des hit-parades et deviendrait dès lors incontournable pour tous les services de musique en ligne et mobile, pour lesquels, du fait de l'opération de concentration, il deviendrait nettement plus difficile d'éviter Universal", souligne la Commission européenne.

Du coup, afin de maintenir l'équilibre dans le secteur de l'édition musicale, la Commission demande la cession d'une part importante du catalogue sur des droits d'auteur anglo-américains et des contrats passés avec des auteurs. "Ces catalogues englobent les activités de Zomba UK, 19 Music, 19 Songs, BBC music Publishing et Rondor UK, ainsi qu'une licence pour le catalogue de Zomba US", détaille la Commission.

Parmi les artistes dont Universal/BMG Publishing devrait se défaire, on note Kaiser Chiefs, Justin Timberlake et R.Kelly. "Compte tenu de la qualité des catalogues cédés, la Commission a conclu que les engagements contractés supprimeraient les problèmes de concurrence", assure Bruxelles.

Universal avait proposé le rachat de BMG Publishing à Bertelsmann, pour 1,63 milliard d'euros en septembre 2006. La filiale de Vivendi avait alors raflé la mise tandis que Warner Music et Viacom (propriétaire de MTV) avaient montré leur intérêt.

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