Nicolas Sarkozy est attendu vendredi en fin de matinée à Toulouse (sud) au siège de l'avionneur Airbus pour "rendre compte de ses entretiens" avec la chancelière allemande Angela Merkel sur le dossier EADS/Airbus, a indiqué à l'AFP le vice-président FO du comité européen, Jean-François Knepper.

Selon le responsable syndical, qui rappelle que ce sera la troisième visite de Nicolas Sarkozy au siège d'Airbus à Toulouse, sa venue est "plutôt une bonne chose". "J'espère que cela nous permettra d'avancer dans le bon sens", a-t-il dit. Le dossier Airbus, que le chef de l'Etat considère comme une "urgence", a été discuté mercredi entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel lors de la première visite à l'étranger du nouveau président français.

Pendant la campagne électorale, Nicolas Sarkozy avait souhaité de "vrais actionnaires" pour le groupe EADS en plaidant pour "l'entrée de nouveaux actionnaires privés, des actionnaires financiers et un actionnaire industriel pour piloter la boîte". Après les retards du programme de l'avion géant A380 d'Airbus, l'avionneur a annoncé un plan de restructuration, Power8 qui prévoit 10.000 suppressions d'emplois dont 4.300 en France et 3.700 en Allemagne.

Le capital d'EADS est réparti entre actionnaires publics et privés, français et allemands. Une part de 15% est détenue par l'Etat français. Les gouvernenents français et allemand, qui n'ont pas vocation à s'impliquer dans la gestion d'EADS, souhaitent cependant défendre leurs intérêts industriels dans une entreprise qui emploie quelque 100.000 personnes.

Les besoins financiers d'EADS (6,3 milliards d'euros pour compenser les pertes liées au retard du programme 1380 et 10 milliards pour mener à bien le programme du long courrier A350 XWB) obligent à une réforme de l'actionnariat qui passe par un accord entre gouvernants français et allemand.