Le patron de Total assure ne pas avoir été convoqué par les autorités américaines dans le cadre de ses activités en Iran

Le directeur général de Total, Christophe de Margerie, a assuré ce jeudi n'avoir reçu aucune convocation des autorités américaines pour s'expliquer sur les activités du groupe pétrolier français en Iran, en marge d'un sommet pétrolier à Paris. Selon des informations obtenues par latribune.fr, la SEC et le Département de la Justice auraient pourtant demandé au groupe pétrolier de venir s'expliquer sur ses pratiques en Iran.

Le directeur général de Total, Christophe de Margerie, a assuré ce jeudi n'avoir reçu aucune convocation des autorités américaines pour s'expliquer sur les activités du groupe pétrolier français en Iran, en marge d'un sommet pétrolier à Paris.

Total avait déjà démenti mardi avoir reçu une convocation des autorités américaines afin de s'expliquer sur ses activités en Iran. A Washington, le département américain de la Justice s'était quant à lui refusé à tout commentaire sur les "informations concernant Total ou son PDG".

Pourtant selon les informations de La Tribune recueillies auprès de deux sources distinctes, dont l'une aux Etats-Unis, Total aurait reçu le 29 mars une demande du département américain de la Justice et de la SEC, qui souhaitent l'auditionner sur ses affaires en Iran.

Le groupe dirigé par Christophe de Margerie serait sollicité pour s'expliquer devant la Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme de la bourse américaine, et devant le Departement of Justice (ministère de la Justice).

S'agit-il d'une question de terme, une demande d'information voire une invitation à s'expliquer n'étant pas une convocation en bonne et due forme ? Elle constituerait en tout cas une nouvelle étape dans l'enquête engagée, début 2005, par la SEC sur les activités du groupe pétrolier en Iran, et aussi contre d'autres entreprises travaillant dans le même pays. Les autorités américaines exigent, dans ces cas, que les entreprises fournissent toute la documentation possible pour se justifier.

Cette demande s'ajouterait aux investigations menées par le juge Courroye, nommé, contre l'avis du Conseil supérieur de la magistrature, procureur de Nanterre. Christophe de Margerie a été l'objet d'une garde à vue avant d'être mis en examen par le juge Courroye dans le cadre d'une affaire de corruption éventuelle en Iran.

Les autorités américaines semblent en tout cas décidées à traquer dans le monde entier toutes les entreprises, y compris non américaines, qui ne respectent pas les règles anticorruptions internationales fixées par la convention OCDE, elle-même inspirée des Foreign Corrupt Practices Act (FCPA) américaines. C'est ce qu'à très clairement déclaré Alice S. Fisher, Assistant attorney général américain (ministre adjoint de la Justice) dans un discours prononcé le 16 octobre 2006 devant l'American Bar Association, la puissante association des avocats des Etats-Unis , et dont la tribune.fr détient une copie.

Les sanctions encourues par le groupe pétrolier vont de la simple amende - quatre entreprises, dont la norvégienne Statoil, ont déjà été sanctionnée par la justice américaine - jusqu'à la remise des profits obtenus par d'éventuelles corruptions.

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