La rumeur persistante d'un rapprochement entre les Bourses de New York et du Japon se confirme. John Thain, directeur général du New York Stock Exchange (NYSE), en discussion avec la Bourse nippone depuis le mois d'octobre, a levé les reliquats d'incertitude à ce sujet en annonçant, en plein forum de Davos, que "les détails du projet d'accord avec la Bourse de Tokyo seraient dévoilés la semaine prochaine".

Pour le NYSE, cette entente avec la Bourse nippone vient compléter un tableau de chasse impressionnant. Le New York Stock Exchange a déjà à son actif la plate-forme paneuropéenne, Euronext. Son rachat, plébiscité des deux côtés de l'Atlantique, devrait se concrétiser mi-février. La Bourse américaine a par ailleurs annoncé une prise de participation de 5% dans la Bourse indienne, la NSE.

Le rêve de John Thain de construire un réseau de Bourses mondiales à même de traiter dans les trois principales devises du globe, dollar, euro et yen, est donc près de se concrétiser. Arrivé aux commandes du NYSE en 2005, ce dernier n'avait cessé de véhiculer cette ambition, propre à redorer le blason vieillissant de la Bourse historique.

L'entente entre les deux entités devrait toutefois se limiter, pour le moment, à des accords de forme. Aucun lien capitalistique entre le NYSE et le Tokyo Stock Exchange (TSE) ne semble en effet possible à ce stade. Le NYSE doit pour cela attendre la cotation du TSE. Or, la mise en Bourse de la place japonaise a été repoussée à 2009.

En outre, le TSE doit encore restaurer sa crédibilité. Des problèmes informatiques avaient semé la pagaille dans les cotations en 2005, obligeant Taïzo Nishimuro, le patron de la Bourse, à présenter des excuses publiques. En outre, le TSE est déjà bien occupé par son projet de rapprochement des Bourses régionales. Le dossier, prévoyant le regroupement des places d'Osaka, Nagoya, Sapporo et Fukuoka, ainsi que du Jasdaq sous le contrôle d'une holding dirigée par le TSE a déjà été présenté à l'autorité de tutelle locale.